Boulevardier

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Le Boulevardier est un cocktail qui a été inventé par Harry McElhone, new-yorkais qui avait émigré en Europe. Il a d’abord travaillé au Ciro’s à Londres puis à Deauville pour s’installer par la suite à Paris où il a créé son propre bar, le Harry’s New York Bar qui existe toujours. Il s’est inspiré d’ingrédients européens et a créé de nombreux nouveaux cocktails. Le Boulevardier est un hommage au journal The Boulevardier, un mensuel édité par Erskine Gwynne. Il apparaît pour la première fois en 1927 dans le guide de McElhone, Barflies and cocktails. La recette originale demande des quantité égales des trois alcools, un peu comme un negroni qui aurait remplacé le gin par du bourbon.

J’avais testé ce cocktail il y a quelques mois sans jamais publier la recette. J’ai réalisé une seconde version récemment avec le Bitter Biercée. D’où les deux photos différentes.

J’ai préparé la recette proposée dans Vintage spirits and forgotten cocktails de Ted Haigh, qui allège la quantité de Campari et de vermouth pour laisser plus de place au bourbon:

  • 4,5 cl de bourbon (Buffalo Trace)
  • 3 cl de Campari ou de Bitter Biercée
  • 3 cl de vermouth doux (Martini Rosso ou Reserva Speciale Rubino)

Mélanger dans un grand verre avec des glaçons et filtrer dans un verre à cocktail. Garnir d’une cerise.

Difficulté: * Trois ingrédients de base, dont deux qui peuvent changer légèrement le goût selon la marque et la qualité.

Goût: le Boulevardier est clairement un cocktail pour les amateurs d’amertume. Les arômes boisés et sucrés du bourbon sont présents également. Avec le Bitter Biercée, le goût change légèrement: il est moins orangé qu’avec le Campari, mettant en avant l’amertume, le café mais gardant le goût boisé et de miel du bourbon. Les deux versions valent la peine d’être découvertes. Goûtez-les selon les envies du moment !

 

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There will be blood

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Avant de devenir barman, John deBary, new-yorkais d’origine, a donné des cours d’anglais à Kyoto mais a dû rentrer aux Etats-Unis après l’expiration de son visa. Et puis son destin a changé: il a bu un cocktail au bar PDT, le Morango Fizz. Jim Meehan est dès lors devenu son maître, lui apprenant à créer des cocktails en suivant sa propre personnalité. Il est aussi drogué au yoga bikram. D’autres bribes de sa vie se retrouvent sans difficultés sur l’internet.

Pour ce cocktail créé en 2008, il s’est inspiré du film There will be blood et de l’Ouest Sauvage, patrie du bourbon. Ce nom a inspiré d’autres cocktails à base de gin ou combinant le bourbon à du Lillet.

La recette est renseignée dans The PDT Cocktail Book de Jim Meehan:

  • 2 oz (6 cl) d’Old Grand-Dad Bonded Bourbon (Buffalo Trace)
  • 0,75 oz  (2,2 cl) de Godiva Original Liqueur (Crème de Cacao à la vanille Tempus Fugit)
  • 0,75 oz (2,2 cl) de jus d’orange sanguine frais

Mélanger tous les ingrédients avec des glaçons dans un shaker et filtrer dans un coupe à cocktail refroidie. Garnir d’un zeste d’orange passé à la flamme (chose que je n’ai pas tenté).

Difficulté: *** c’est un cocktail saisonnier: les oranges sanguines ne sont disponibles qu’un court moment en hiver. Et la crème de cacao n’est pas un ingrédient très courant, en particulier celle de Tempus Fugit

Goût: à boire en apéritif ou même dessert, relativement sucré et cacaoté mais avec une belle longueur du bourbon

Brooklyn Cocktail

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Trois des cinq districts de New York ont un cocktail à leur nom. Sans doute que Staten Island et le Queens étaient trop ruraux et reculés au début du 20e siècle pour obtenir cet honneur ? Le plus connu est évidemment le Manhattan, le Bronx et le Brooklyn ont été quelque peu oubliés mais sont néanmoins intéressants. Le Brooklyn est très proche d’un Manhattan mais quelques ingrédients offrent une légère variation de goût.

La recette vient de Vintage Spirits and forgotten cocktails et pourrait dater de 1914. David Wondrich, dans Imbibe !, propose une recette avec du vermouth italien, plus sucré, issue des recettes de Jacob « Jack » Grohusko, barman au restaurant Baracca de Wall Street.

  • 6 cl de rye ou de bourbon (bourbon Buffalo Trace – le rye est apparemment recommandé mais je n’en avais pas)
  • 2 cl de vermouth sec (Noilly Prat)
  • 1 cl d’Amer Picon
  • 1cl de liqueur de marasquin (Luxardo)

Mélanger avec des glaçons dans un verre, filtrer dans un verre à cocktail refroidi, décorer avec une cerise au marasquin.

Difficulté: ** Ingrédient facilement trouvable en Belgique, l’Amer Picon n’est sans doute pas le même que celui utilisé au moment de la création de la recette. Il avait un degré d’alcool plus élevé, 39°, qui a été rabaissé dans les années 1970 à 21°. Les Américains ont dès lors créé le Torani Amer qui se rapproche plus de la version originale. Mais ce serait inverser les choses: autant ils ont beaucoup de difficultés à trouver du Picon aux Etats-Unis, autant il est difficile de trouver du Torani Amer en Belgique.

Goût: ce cocktail donne une belle place au bourbon, auquel se rajoute l’amertume de l’orange et le goût fumé du marasquin.

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