Strawberry Fix

Strawberry Fix

La saison des fraises vient de commencer, et je voulais publier un autre cocktail facile. C’est en feuilletant Regarding cocktails de Sasha Petraske que je suis tombée sur ce Strawberry Fix. L’auteur précise qu’il faut goûter les fraises et évaluer si elles sont mûres ou pas; il faut également goûter le jus de citron qui peut être plus ou moins acide – c’est en fonction de ceci qu’on adaptera la quantité de sucre. Ce que j’ai fait, vu que mes fraises n’étaient pas très sucrées…

  • 1 ou 2 fraises équeutées et coupées en 4, plus une petite entière pour la décoration
  • 0,75 oz (2,2 cl) de jus de citron
  • 0,75 oz (2,2 cl) de sirop de sucre
  • 2 oz (6 cl) de bourbon (Bulleit)

Mettre les fraises dans un verre « rocks » ou « old fashioned » et écraser doucement pour créer une couche de « confiture » de fraises au fond du verre. Remplir de verre de glace pilée jusqu’au bord. Dans un shaker, combiner le bourbon, le jus de citron et le sirop de sucre et secouer pour mélanger. Verser sur la glace pilée, décorer avec la fraise entière et garnir d’une paille.

Difficulté: * tout est disponible très facilement ! Mon supermarché vend même deux types de bourbon: du Jim Beam et du Four Roses. Pour facilement faire de la glace pilée, mettre des glaçons dans un essuie de cuisine propre et concasser avec un marteau.

Goût: a priori, je pense que c’est un bon mariage mais ma version était horriblement sucrée. C’est relisant la recette que je me dis que j’aurais dû faire attention au ration sucre/citron. Je préfère d’habitude diminuer le sucre par rapport au citron, et je n’aurais pas dû me fier aux notes. Bref, il vaut mieux mettre moins de sirop, quitte à en rajouter par la suite si vraiment c’est trop acide.

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The Erin

The Erin

Souvent, quand je choisis une recette, c’est un ingrédient particulier qui me guide. Cela faisait plusieurs mois que j’étais tentée par le China China de Bigallet. Il s’agit d’une liqueur française assez ancienne, datant de 1875, et élaborée à partir de distillation et de macération d’écorces d’oranges douces et amères. Elle n’est que légèrement amère mais surtout très parfumée par l’orange et quand je l’ai goûtée, j’ai immédiatement eu un coup de cœur.

En cherchant sur le web, j’ai trouvée cette recette nommée The Erin, créée par Toby Cecchini du Long Island Bar de Brooklyn aux Etats-Unis et relayée par le New York Times.

  • 6 cl de bourbon (Cecchini suggère de l’Evan Williams Single Barrel, j’ai utilisé du Bulleit)
  • 1,5 cl de China China Bigallet
  • 1,5 cl de vermouth rouge (Cecchini suggère du Cinzano, j’ai utilisé du Carpano Antica)
  • 1,5 cl de Suze
  • 3 traits de bitters Angostura
  • 3 traits de bitters pimento (offerts par Harouna du LIB)
  • un zeste d’orange en garniture

Mettre tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et mélanger. Filtrer dans un verre rocks ou old fashioned, ajouter des glaçons (j’aime beaucoup les gros glaçons sphériques) et décorer avec un zeste d’orange.

J’en ai profité pour enfin utiliser ce verre tant recherché, avec un petit Mont Fuji dans la base. Lors de mon premier voyage au Japon, j’ai cru que cela se vendait dans des magasins pour touristes autour du Mont Fuji mais c’était déjà trop tard pour moi dans mon circuit et je n’ai pas trouvé. En novembre passé, je cherchais toujours, et puis par le plus grand des hasards, Yen Pham (Yi Chan) postait sur Instagram une photo de ce verre acheté récemment. Il m’a très gentiment donné une adresse à Kyoto où j’ai trouvé « my precious ». Et contrairement à mon idée première, il ne s’agit pas d’un verre souvenir mais bien de cristal japonais « Edo », créé par une compagnie qu’on pourrait comparer à Val Saint Lambert en Belgique. Le prix était donc en conséquence mais j’étais prête à tout pour avoir ce verre !

Difficulté: *** Il est clair que le China China n’est pas un ingrédient courant, même s’il est aujourd’hui distribué par les liqueurs Giffard. J’ai trouvé ma bouteille sur le site hollandais Drankgigant (immense choix, livraison le lendemain). Quant aux bitters, je pense qu’il y a moyen de jouer avec ce qu’on possède mais le magasin LIB en vend de toutes sortes.

Goût: un cocktail délicat et équilibré, mélangeant les épices et l’orange tout en ayant une certaine amertume mais aussi de la douceur.

Hola kumquat

Hola kumquat

Il m’arrive – de temps en temps – d’inventer des cocktails et plus rarement de les publier ici. Je voulais utiliser un ingrédient particulier, la liqueur de piment mexicaine Ancho Reyes, que j’avais goûtée lors de l’événement cocktail bruxellois Blend. En faisant mes courses, j’ai eu le regard attiré par des kumquats et je me suis dit que je trouverais bien comment les utiliser. Je ne suis pas partie de rien en créant mon cocktail (que j’ai nommé Hola Kumquat): je me suis inspirée de cet article sur liquor.com.

  • 4 kumquats
  • 1 cl de sirop de sucre (voire un peu moins)
  • 2 cl d’Ancho Reyes (liqueur de piment mexicaine)
  • 2 cl de jus de citron vert
  • 6 cl de bourbon (Bulleit)
  • 1 trait d’Angostura
  • 1 trait de thai bitters (recette maison, légèrement piquante et aux arômes thaïs)

Couper les kumquats en deux. Les mettre dans un shaker avec le sirop de sucre et les écraser légèrement au pilon. Ajouter les autres ingrédients et des glaçons puis secouer vivement. Verser dans un verre old-fashioned. Je n’ai pas filtré le cocktail pour qu’on puisse profiter (visuellement) des kumquats mais j’ai retiré les pépins qui flottaient à la surface.

Difficulté: **** Il est clair que la liqueur Ancho Reyes ne se trouve pas partout. Je l’ai achetée sur un site web hollandais, Drankgigant. Les kumquats ne sont pas disponibles toute l’année (il me semble) – l’hiver est la bonne saison. Le bourbon par contre s’achète partout et n’importe quand.

Goût: une multitude de goûts se succèdent: du sucré, de l’amer (venant des écorces des kumquats) et du piquant. Un cocktail frais mais qui se boit sans souci en hiver grâce au piment qui réchauffe. Si vous le testez, donnez-moi votre avis, positif ou négatif, et des conseils pour l’améliorer.

 

Vieux Carré

Vieux Carré

Cocktail originaire de La Nouvelle-Orléans, le Vieux Carré a été créé dans les années 1930 par Walter Bergeron (rien à voir avec Vic Bergeron aka Trader’s Vic) pour le bar de l’hôtel Monteleone. Il a été publié pour la première fois en 1937 par Stanley Arthur dans Famous New Orleans drinks and how to mix them. Son nom fait référence à un quartier de La Nouvelle-Orléans, le centre historique français de la ville, nommé en anglais French Quarter. Les bitters Peychaud nécessaires pour cette recette sont originaires de cette ville. Ils ont été créés par l’apothicaire haïtien Antoine Amédée Peychaud vers 1830 et ont marqué depuis de nombreux cocktails. Ils se démarquent des bitters Angostura par des arômes floraux et un goût plus doux, plus léger.

J’ai réalisé la recette proposée par François Monti dans 101 Cocktails:

  • 3 cl de cognac (Gautier VSOP)
  • 3 cl de whiskey de seigle ou rye (Bulleit Rye)
  • 3 cl de vermouth rouge (Martini Riserva Speciale)
  • 1 cl de Bénédictine
  • 1 trait de bitters Angostura
  • 2 traits de bitters Peychaud

Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et remuer. Filtrer dans un verre « rocks » ou « old fashioned » rempli de glaçons, ou même un verre à cocktail sur pied. Garnir d’un zeste de citron ou d’une cerise au marasquin.

Difficulté: **(*) divers ingrédients relativement faciles à trouver (sauf peut-être le bitter Peychaud)

Goût: un cocktail épicé et herbacé, laissant transparaître une certaine amertume, et fortement alcoolisé. Il fait partie de la même famille que le Manhattan.

Diamondback

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« diamondback » ou au choix, un serpent à sonnettes, une tortue, un revolver Colt, un missile (ou du moins son concept) américain des années 1950, des personnages de chez Marvel… bref, on n’est pas dans le domaine du délicat (sauf pour la tortue). Comment l’être quand on marie trois alcools forts en degrés et en goût, surtout la Chartreuse ?

Les recettes du cocktail ont évolué avec le temps. Il s’appelait à l’origine Diamondback Lounge Cocktail et était la boisson signature du bar de l’hôtel Lord Baltimore, situé dans la ville du même nom. Il est une référence à la tortue locale, mascotte de l’Université du Maryland. La recette apparaît pour la première fois dans Bottums up, publié par Ted Saucier en 1951 et contenait des quantités égales d’applejack et de Chartreuse. Aujourd’hui, le cocktail a tendance à être préparé avec des alcools overproof, de plus de 50° donc, mais la recette d’origine ne le précise pas.

Une recette trouvée dans The cocktail chronicles de Paul Clarke:

  • 1,5 oz (4,5 cl) de rye whiskey (Bulleit)
  • 0,75 oz  (2,2 cl) d’appeljack (Lairds)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de Chartreuse jaune

Mélanger tous les ingrédients avec des glaçons dans un verre à mélange et filtrer dans un verre de type « rocks » ou « old fashioned » rempli de glaçons.

Difficulté: *** l’appeljack est un alcool à base de pommes et peut être remplacé par du Calvados, avec une petite nuance de goût qui peut être intéressante dans ce cocktail. J’ai choisi du rye Bulleit à 40° mais peut-être qu’un Rittenhouse 100 (50°) aurait donné plus de place au rye qui est un peu perdu dans le mélange.

Goût: un cocktail automnal, fortement alcoolisé, mettant en avant le goût de la pomme et des herbes aromatiques de la Chartreuse.

A part ça, le blog prend quelques semaines de vacances et reviendra avec de nouvelles recettes à la mi-décembre !

Vesperone punch

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Certains cocktails sont très saisonniers et même si l’automne n’est pas encore tout à fait là – j’ai réalisé ce cocktail à la mi-août – les ingrédients nécessaires étaient déjà abondants dans mon jardin. J’ai trouvé cette recette dans Cuban cocktails. 100 classic and modern drinks et le livre détaille les proportions pour un bol de punch mais aussi pour un seul verre:

  • 4 mûres (plus 1-2 pour la garniture)
  • 2 feuilles de sauge (plus pour la garniture)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de sirop d’agave (s’il est trop épais, diluer dans un peu d’eau – ce qui est le cas de celui du Delhaize)
  • 1 oz (3 cl) de rhum Zacapa (rhum Malteco, aussi du Guatemala)
  • 1 oz (3 cl) de rye whiskey (Bulleit)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de Chartreuse verte
  • 0,5 oz (1,5 cl) de jus de citron vert
  • 1 oz (3 cl) de vin mousseux sec (Jacob’s Creek)

Ecraser les mûres et la sauge au fond du shaker avec le sirop d’agave. Ajouter les autres ingrédients sauf le mousseux et secouer avec des glaçons. Filtrer deux fois (le filtre du shaker + une petite passoire pour qu’il n’y ait pas de grains de mûre ni de morceaux de sauge) et verser dans un verre collins rempli de glaçons. Ajouter le mousseux et décorer de mûre, sauge et de citron vert (ce que je n’ai pas fait).

Difficulté: **** il faut des ingrédients frais et saisonniers, ainsi que du rhum de style Zacapa, mais ce cocktail pourrait fonctionner avec d’autres rhums du même type (style espagnol, un peu sucré et vanillé). C’est le genre de cocktail qu’on prépare à un moment précis de l’année, et quand on a justement une bouteille de mousseux ouverte.

Goût: c’est un cocktail assez sucré, avec des saveurs de sauge et d’autres herbes aromatiques grâce à la Chartreuse. Après ce premier stade, le rhum et le rye reviennent en force et laissent un fort goût alcoolisé en bouche.

Smokey & Soggy

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Ecrire sur les cocktails, c’est voyager dans le monde entier. Il y a les capitales du cocktail: New York, Londres, Paris, La Havane… et puis des endroits moins connus. Comment mettre la Belgique sur la carte des cocktails ? Pendant longtemps, cela a semblé quasi impossible – l’histoire a quasi oublié Robert Vermeire, barman célèbre pourtant dans les années 1920 (si vous vendez un exemplaire de son livre, je suis intéressée). Aujourd’hui, des bars apparaissent à nouveau – surtout en Flandre, les barmans gagnent des prix pour leurs créations originales. Tel est le cas de Hannah Van Ongevalle qui a créé The Pharmacy à Knokke avec son père et son frère. Et elle a récemment publié un livre, Come take a sip with me, d’où vient cette recette, le Smoky & Soggy:

  • 3 cl Talisker Storm Whisky (Smokehead – Islay Single Malt Scotch Whisky)
  • 2 cl Bulleit Bourbon
  • 1,5 cl de sirop de thé Lapsang Souchong
  • 1,5 cl de Bénédictine
  • 2 traits de Bitters Monica Belucci des Bitters Boys (Scrappy’s Chocolate Bitters)

Mettre tous les ingrédients dans un verre à mélange et remuer pendant une minute. Filtrer dans un verre à cocktail et ajouter un zeste d’orange.

Difficulté: **** Ce genre de cocktail contemporain demande des ingrédients bizarres et/ou faits maison. Pour le whisky, j’ai demandé à un connaisseur qui m’a confirmé que je pouvais remplacer le Talisker Storm par le Smokehead. Je ne suis a priori pas amatrice de whisky (ça peut encore changer) et j’ai cherché à acheter une bouteille de bonne qualité mais pas trop chère. D’où le Smokehead, très fumé et tourbé, un bon produit de remplacement pour les Laphroaig et autres alcools du genre. Le bourbon Bulleit se vend au Colruyt et chez les cavistes. La Bénédictine dans la plupart des supermarchés.

Pour préparer du sirop au thé Lapsang Souchong, il faut d’abord préparer un sirop de sucre avec des quantités égales d’eau et de sucre. Une fois le sucre fondu, retirer la casserole du feu et laisser infuser du thé Lapsang Souchong pendant 12 heures au frigo. La quantité de thé dépend du goût de chacun. Filtrer. Se conserve au frigo pendant deux semaines. J’avoue que j’ai été assez paresseuse: j’ai pris 5 cl de sirop de sucre du commerce que j’ai chauffé légèrement au micro-ondes, puis j’ai rajouté une demi cuillère à thé de thé que j’ai laissé infuser une journée avant de filtrer.

Dernier challenge: que contiennent les bitters Monica Belucci ? Les Bitters Boys sont des Belges qui fabriquent des bitters mais ils sont fort discrets. Leur blog se limite à deux articles et c’est finalement sur leur page facebook que j’ai trouvé une indication sur le goût que pouvaient avoir ces bitters: café et chocolat. Je n’avais pas de bitters au café sous la main mais bien deux sortes de bitters au chocolat, celui des Fee Brothers qui insiste sur la cannelle et celui de Scrappy’s qui est très cacao/vanille et même vaguement café.

Goût: fumé, évidemment ! mais aussi très sucré, trop à mon goût. N’empêche, les goûts se succèdent agréablement: d’abord le fumé, puis une touche de cacao et d’orange (le zeste !), enfin des les herbes aromatiques de la Bénédictine.

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