Swizzle Français

Swizzle Français

J’ai déjà publié plusieurs « swizzles » sur ce blog et en voici un nouveau, le Swizzle Français, à base de rhum agricole. Ce cocktail créé par Martin Cate et est publié dans son livre, Smuggler’s Cove:

  • 1,5 cl (0,5 oz) de jus de citron vert
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop de sucre (ou moins)
  • 0,7 cl (0,25 oz) de St. Elizabeth Allspice Dram (pimento dram The Bitter Truth)
  • 6 cl (2 oz) de rhum agricole vieux de Martinique (Dillon VSOP)
  • de la menthe et de la noix de muscade pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un verre collins et remplir aux trois quarts de glace pilée. Mélanger avec le bâton lélé (swizzle stick), puis ajouter de la glace pilée pour remplir le verre. Râper un peu de noix de muscade et décorer avec un brin de menthe.

Difficulté: *** des ingrédients relativement faciles à trouver dans des magasins spécialisés ou sur le net (je conseille deux sites hollandais: Drankdozijn ou Drankgigant pour leur grand choix de produits – quant au rhum agricole, mieux vaut l’acheter en France, les prix sont plus bas).

Goût: j’ai trouvé ce cocktail bien trop sucré, surtout au début, mais la dilution aide beaucoup. Pour le reste, les notes épicées du pimento dram se marient très bien avec celles du rhum agricole, les notes de menthe apportant de la fraîcheur à chaque fois qu’on boit une gorgée.

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Chinese Cocktail

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Le choix des recettes publiées sur ces pages est souvent dicté par mes envies du moment ou par le dernier alcool que j’ai acheté et que je veux tester. J’ai enfin mis la main sur de la crème de noyaux après quelques mois de recherches. Cet alcool ancien à base de noyaux d’abricots était très populaire pendant l’âge d’or des cocktails, surtout en Europe, et ce n’est donc pas un hasard que le Chinese Cocktail est répertorié dans le livre de Louis Fouquet datant de 1896. Celui-ci était le barman principal du Critérion à Paris qu’il renomme à l’anglo-saxonne Fouquet’s (le célèbre bar et restaurant qui existe toujours). Ce recueil, probablement un des plus anciens livres de cocktails publié en français, contient de nombreuses recettes anglaises et américaines, comme l’indique le titre, mais également de nombreuses recettes locales. Pourquoi ce cocktail a-t-il reçu le nom de chinois ? Mystère… Il est en tous cas très proche dans sa composition de l’Improved Gin Cocktail – à base de gin – présenté l’année passée par François Monti sur son blog.

Louis Fouquet, Bariana; Recueil pratique de toutes boissons américaines et anglaises, datant 1896 (à télécharger en PDF).

« Prendre le verre à mélange A, glace en petits morceaux, 2 traits d’angostura, 4 traits de noyaux, 4 traits de curaçao, une cuillerée à café de sucre en poudre, finir avec cognac Curlier et rhum en égale quantité, bien agiter, passer, verser, zeste de citron et servir. »

Cette recette est également comprise dans l’app Cocktails & Mixed drinks from the first golden age of the American bar, dont je vous traduis (en les adaptant) les explications:

Combiner dans un verre à mélange

  • 1 cuillère de bar de sucre fin
  • un peu d’eau pour diluer le sucre (2-3 ml suffisent)

Ajouter

  • 2 traits de bitters Angostura
  • 4 traits de crème de noyaux (Tempus Fugit)
  • 4 traits de curaçao (Pierre Ferrand)
  • 3 cl de cognac (Gautier)
  • 3 cl de rhum agricole vieux (Cuvée des Planteurs Dillon)

Mélanger avec des glaçons et filtrer dans un verre à cocktail. Ajouter un zeste pour décorer.

Difficulté: **** Ce cocktail ne demande pas énormément d’ingrédients mais il est assez difficile de trouver de la Crème de Noyaux. La marque suisse Tempus Fugit a reproduit une recette ancienne et a réussi avec succès, proposant une jolie liqueur rouge qui colorera les cocktails. Elle n’est pas distribuée en Belgique et j’ai acheté ma bouteille via Alandia, site allemand spécialisé en absinthe.

En préparant le cocktail, je me suis demandé quelle quantité représentait un trait (dash en anglais). Ce tableau sur wikipedia parle de 0.92ml mais précise que cette quantité est variable. Je pense avoir mis environ une cuillère à café pour commencer. J’en ai rajouté un petit peu par la suite, dépassant ainsi la dose préconisée mais permettant aux goûts d’orange et d’amandes d’être légèrement plus présents.

Goût: le cognac et le rhum sont très présents, légèrement aromatisés par l’orange, l’amande et le bitter. Dommage que j’ai oublié de rajouter le zeste de citron.