Tradewinds

Tradewinds

Comment est-ce que je choisis mes recettes de cocktails ? Parfois j’ai un ingrédient en tête et je fais des recherches à partir de celui-ci (les app cocktails sont bien utiles, mais aussi les sites comme Punch ou Imbibe, ou même certains livres qui détaillent les ingrédients dans les tables des matières). Parfois, j’ai envie d’un goût particulier, quelques chose d’amer, ou quelque chose de sucré, ou de fruité. Parfois je me laisse tenter par une recette en feuilletant des livres (j’y mets souvent des signets). Et puis dans le cas du Tradewinds, j’avais cuisiné un plat indien à base de lait de coco mais je n’avais pas utilisé tout le carton. Tout ça pour raconter quelque chose parce que je n’ai trouvé quasi aucune information sur ce cocktail à part qu’il s’agit d’une recette jamaïcaine des années 1970.

J’ai choisi la recette publiée dans Smuggler’s cove, mais j’ai aussi consulté Beachbum Berry remixed qui l’avait publié en premier pour trouver des idées de rhums plus précises.

  • 3 cl de jus de citron
  • 4,5 cl de crème de coco Smugglers Cove (quantités égales de lait de coco et de sirop de sucre, plus un peu de sel)
  • 3 cl de liqueur d’abricot (Merlet)
  • 3 cl de « black blended rum » (Myers)
  • 3 cl de « blended lightly aged rum » (Banks 5)

Mettre tous les ingrédients dans un blender avec 12 onces de glace pilée et 4 ou 6 petits glaçons. Mixer quelques secondes (flash blend) et verser dans un verre de type pilsner ou collins. Décorer d’un quartier de citron dans lequel est planté une ombrelle en papier trop ouverte par le vent – ce que je n’avais pas !

Difficulté: ***(*)  Comme tous les cocktails tiki, il faut une combinaison de rhums mais ceux-ci sont de plus en plus faciles à trouver. Pour le rhum brun, on pourrait également utiliser l’Original Dark de Plantation ou le Gosling’s Black Seal, voire même du Appleton. Quant au blanc, le Plantation 3 Stars ou le Havana Club blanc ou 3 ans sont des alternatives. Le monde des liqueur est fort diversifié mais certaines marques ont des goûts vraiment chimiques – je pense à Bols notamment. La liqueur d’abricot n’était vraiment pas très bonne dans cette marque et je n’ai pas adoré celle de The Bitter Truth. Merlet en propose une excellente et je pense que la gamme Giffard ne doit pas être mauvaise non plus.

Goût: un cocktail frais, sucré et fruité. L’association du coco et de l’abricot lui donnent un goût de bonbon très plaisant.

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Falinum

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Créé par Martin Cate pour son ami Falin Minoru, artiste et fabricant de mugs tiki, Tiki Kaimuki. La recette vient de Smuggler’s cove: exotic cocktails, rum, and the cult of tiki:

  • 1 oz (3 cl) de jus de citron
  • 1 oz (3 cl) de crème de coco Smugglers Cove (quantités égales de lait de coco et de sirop de sucre, plus un peu de sel – dans mon cas, j’ai utilisé 1,5 cl de lait de coco et rajouté 1,5 cl de sirop de sucre au cocktail)
  • 1 oz (3 cl) d’eau pétillante
  • 0,5 oz (1,5 cl) de John D. Taylor’s Velvet Falernum (falernum maison)
  • 2 oz (6 cl) de « column still aged rum » (Malteco)
  • 1 trait de bitters à l’orange

Verser tous les ingrédients dans un blender avec 12 onces de glace pilée et mixer 3-4 secondes (oui, c’est très court mais c’est suffisant pour mélanger et aérer). Verser dans un mug Tiki Kaimuki ou un grand verre old-fashioned.

Difficulté: **(*) j’ai utilisé un rhum du Guatemala, vanillé et sucré, qui s’accorde bien aux autres ingrédients.

Goût: un délicieux cocktail épicé et crémeux, très légèrement sucré (cela pourrait être trop peu pour d’autres palais), vanillé, au goût de rhum et de noix de coco. Assez différent d’autres cocktails au lait de coco.

Pololu

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Oh encore un cocktail avec de la liqueur St Germain ! Tiens, c’est justement la bouteille de jus d’ananas qui est ouverte… ainsi qu’un carton de lait de coco… Gin et cognac, un peu bizarre, non ?

Créé par Dr. Bamboo, alias Craig Mrusek, ce cocktail était un essai de boisson sans rhum. Il s’est inspiré du Painkiller mais aussi du Fogcutter.

La recette est publiée dans Beachbum Berry Remixed:

  • 2 oz de gin (Bombay London Dry Gin)
  • 1 oz de cognac (Gautier VSOP)
  • 1 oz de jus d’ananas (Delhaize)
  • 1/2 oz de curaçao (Pierre Ferrand)
  • 1/2 oz de liqueur de sureau St Germain
  • 1/2 oz de crème de coco Lopez (lait de coco Delhaize)
  • 2 traits de bitter à l’orange (Angostura à l’orange)
  • cannelle

Mélanger tous les ingrédients (sauf la cannelle) dans un shaker avec beaucoup de glaçons. Filtrer dans un verre à cocktail, saupoudrer de cannelle et décorer avec une feuille d’ananas. Je n’avais pas de feuille d’ananas à ma disposition, j’ai mis des feuilles de kafir. Et je hais la cannelle.

Difficulté: *** Rien d’extrêmement compliqué mais il faut avoir tous les ingrédients sous la main.

Goût: soit mes ingrédients n’étaient pas bons, soit c’est le cocktail qui ne me convient pas. J’ai surtout goûté de l’alcool, de l’amertume et un espèce de mélange dans lequel aucun goût ne ressort. Peut-être que la cannelle aide ? Je ne suis pas sûre. Bref, on ne gagne pas à tous les coups !

Piña Colada

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La piña colada est un de ces cocktails classiques, souvent servis et souvent mal réalisés. Un peu simple aussi et très sucré. En fait, il va à l’encontre des règles du cocktail en n’intégrant pas d’élément acide, comme du jus de citron. Et pourtant il a connu un succès planétaire. Le nom veut tout simplement dire « ananas pressé », en référence au jus utilisé dans la préparation.

Son origine est controversée, comme souvent. Trois barmen portoricains revendiquent sa paternité. Mais une chose est sûre: la création de la piña colada est tout liée à un ingrédient: le Coco Lopez, une crème de coco sucrée créée à Porto Rico. Ramón ‘Monchito’ Marrero Pérez raconte avoir réalisé ce cocktail pour la première fois le 15 août 1954 au Beachcomber Bar du Caribe Hilton de San Juan. Cet établissement servait déjà un cocktail très proche, à base de crème de coco fraîche, pour souhaiter la bienvenue aux vacanciers. Son collègue Ricardo Garcia raconte que c’est lui le créateur du cocktail. Peut-être s’agit-il tout simplement d’un travail de groupe, entre membres du staff de l’hôtel. Ramón Portas Mingot qui travaillait au restaurant Barranchina de San Juan déclare l’avoir inventé en là en 1963. Il devient très populaire surtout dans les années 1970 avec son côté milkshake au coco et à l’ananas. En 1978, il est nommé « boisson nationale » de Porto Rico.

Evidemment, avec des ingrédients aussi simples et courants pour la région, il est bien possible que ce cocktail existait déjà auparavant, notamment auprès des pirates qui régnaient en maîtres dans les mers des Caraïbes. Une histoire raconte que Roberto Cofresi aussi connu sous « El Pirata Cofresi » donnait à son équipage une boisson à base de rhum blanc, jus d’ananas et noix de coco pour l’encourager. Il y a quelques mentions du nom dans les années 1920 mais sa popularité monte en flèche dans les années 1960 et 70, pour finalement retomber bien bas après les mélanges plus que douteux des années 80, à base de sirops au goût artificiel et d’alcools bas de gamme.

Je suis en peu en retard avec ma recette: la journée du Piña Colada est le 10 juillet dans les îles.

Ma recette est celle citée dans Potions of the Caribbean de Jeff Berry

  • 2 oz de rhum blanc cubain (Havana Club Añejo 3 Años)
  • 1 oz de crème de coco Coco Lopez
  • 1 oz de crème épaisse (j’ai remplacé ces deux ingrédients par 1,5 oz environ de lait de coco, ce qui n’est habituellement pas recommandé dans une Piña Colada mais cela fonctionne)
  • 6 oz de jus d’ananas non sucré (jus frais Materne)
  • 4 oz de glace pilée

Mettre tous les ingrédients dans un blender et mixez pendant 15 secondes. Verser dans un grand verre (j’ai trouvé le mien chez Ikea). Décorer avec quelque chose de joli ! Ou verser le tout dans un ananas évidé. Le blender doit être robuste et la glace pilée. Avec des glaçons entiers, vous risquez une surchauffe de l’appareil s’il n’est pas assez puissant.

Difficulté: ** Si on oublie le Coco Lopez et qu’on prend du lait de coco, c’est un cocktail très facile.

Goût: très crémeux (plus qu’assez pour moi, en tous cas – j’ai bien fait de ne pas rajouter de crème !). Ananas, rhum et coco sont un trio gagnant, quoique facile et sans beaucoup de complexité.

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