Claridge Cocktail

Claridge Cocktail

Mes inspirations varient de semaine en semaine, mais ça faisait longtemps que je n’avais plus publié de recette ancienne. Le Claridge Cocktail apparaît pour la première fois dans Barflies and cocktail, un livre édité en 1927 par Harry MacElhone. L’auteur attribue le cocktail à un barman nommé Léon qui travaillait à l’hôtel Claridge de Paris. Il y a une ressemblance certaine avec un martini, mais avec une touche fruitée.

J’ai préparé la recette qui a été adaptée par Paul Clarke pour The cocktail chronicles:

  • 3 cl (1 oz) de gin (Beefeater)
  • 3 cl (1 oz) de vermouth sec (Noilly Prat)
  • 0,7 cl (0,25 oz) de liqueur d’abricot (Lune d’Abricot de Merlet)
  • 0,7 cl (0,25 oz) de Cointreau (Trois Citrus de Merlet)

Mettre tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et remuer pour refroidir. Verser dans un verre à cocktail. Pas de décoration.

Difficulté: ** quatre ingrédients faciles à trouver mais il est important qu’ils soient de bonne qualité. Les liqueurs d’abricot sont très différentes selon les marques. J’en ai goûté plusieurs au fil du temps: on oublie Bols qui est chimique, The Bitter Truth n’est pas à mon goût (pas assez fruitée, trop d’amande), Lune d’Abricot de Merlet est très bonne mais je préfère Abricot du Roussillon dans la gamme premium de Giffard, qui est la plus fruitée de toutes, au goût le plus proche d’un abricot mûr et sans trop de notes de l’amande du noyau.

Goût: le Claridge Cocktail est un genre de martini détourné, aux arômes d’abricot et d’orange, et plutôt sucré. Je suis assez mitigée, et je n’ose pas imaginer ce qu’il goûtait dans la recette initiale où les quantités de liqueurs étaient bien plus importantes. Il faut sans doute se mettre dans une perspective du passé: les alcools comme le gin ou le rhum avaient des goûts bien plus prononcés qu’il fallait souvent masquer.

 

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The Ernesto

The Ernesto

Martin Cate publie la recette de ce cocktail à la tequila dans son livre Smuggler’s cove: exotic cocktails, rum, and the cult of tiki mais ne donne aucune indication de son origine.

  • 6 cl de limonade au pamplemousse Ting (Granini vient de sortir une bonne limonade au pamplemousse et au cranberry)
  • 3 cl de jus de citron vert
  • 3 cl de sirop de miel (une moitié de miel et une moitié d’eau)
  • 1,5 cl de liqueur d’abricot (Merlet Lune d’abricot)
  • 6 cl de tequila blanche (El Domador Silver)
  • 1 trait d’Herbstura (un mélange à parts égales de bitters Angostura et d’Herbsaint, substitué ici par du pastis Pernod)
  • une tranche de citron vert et une orchidée pour décorer

Verser la limonade dans un grand verre old-fashioned. Mettre les autres ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Filter dans le verre et rajouter des glaçons. Décorer d’une tranche de citron vert et d’une orchidée (si vous en avez).

Difficulté: **(*) il faut déjà avoir une série d’ingrédients mais ils ne sont pas des plus compliqués à trouver en magasin ou sur le net. Comme l’Herbstura est souvent utilisé dans les cocktails tiki, j’ai mis mon mélange dans un petit flacon pour de futurs cocktails.

Goût: un cocktail frais et sucré (un peu trop à mon goût) dans lequel on goûte bien la tequila et l’abricot

Lingua Franca

Lingua Franca

Le Lingua Franca, un cocktail créé en 2011 par Martin Cate pour le Smuggler’s Cove de San Francisco, est un voyage dans le monde entier par la combinaison inédite de différents alcools et ingrédients.

La recette vient du magazine Imbibe qui a publié un document en PDF sur les cocktails tiki (il est obtenable moyennant l’indication d’une adresse mail).

  • 4,5 cl de pisco (Demonio de los Andes)
  • 1,5 cl de rhum blanc jamaïcain Wray & Nephew Overproof
  • 1,5 cl de falernum (recette maison)
  • 2,2 cl de jus de citron
  • 1,5 cl de liqueur de poire (Xanté)
  • 1,5 cl de liqueur d’abricot (Merlet)
  • 1 trait de bitters à l’orange (The Bitter Truth)
  • 6 cl d’eau pétillante
  • de la menthe et un zeste de citron pour décorer

Verser tous les ingrédients sauf l’eau pétillante dans un shaker rempli de glaçons et secouer. Filtrer dans un verre collins rempli de glaçons (ou un mug tiki). Ajouter l’eau pétillante et décorer d’un brin de menthe et d’un zeste de citron.

Difficulté: **** beaucoup d’ingrédients différents pas toujours aisés à trouver, à moins de chercher sur le net. Je ne conseille pas la liqueur de poire Xanté qui a un goût fort artificiel – la liqueur de poire Marie Brizard que je possédais auparavant était bien meilleure et je suis certaine que d’autres marques comme Merlet ou Giffard en produisent de bonnes également. Le rhum blanc Wray & Nephew est vraiment spécial et non remplaçable (à moins d’aller dans des rhums d’une gamme supérieure comme ceux de Rum Nation). C’est une bouteille qui servira dans de nombreux cocktails tiki et une bonne base pour des infusions.

Goût: le mélange est un peu bizarre et dominé par la poire et l’abricot qui ont un goût de bonbon, même si le rhum apporte une note alcoolisée. Je ne suis pas tombée sous le charme de ce cocktail et il n’entrera pas dans la catégorie de mes favoris ! C’était l’occasion par contre de ressortir mon mug Papou de Cheeky Tiki.

 

Tradewinds

Tradewinds

Comment est-ce que je choisis mes recettes de cocktails ? Parfois j’ai un ingrédient en tête et je fais des recherches à partir de celui-ci (les app cocktails sont bien utiles, mais aussi les sites comme Punch ou Imbibe, ou même certains livres qui détaillent les ingrédients dans les tables des matières). Parfois, j’ai envie d’un goût particulier, quelques chose d’amer, ou quelque chose de sucré, ou de fruité. Parfois je me laisse tenter par une recette en feuilletant des livres (j’y mets souvent des signets). Et puis dans le cas du Tradewinds, j’avais cuisiné un plat indien à base de lait de coco mais je n’avais pas utilisé tout le carton. Tout ça pour raconter quelque chose parce que je n’ai trouvé quasi aucune information sur ce cocktail à part qu’il s’agit d’une recette jamaïcaine des années 1970.

J’ai choisi la recette publiée dans Smuggler’s cove, mais j’ai aussi consulté Beachbum Berry remixed qui l’avait publié en premier pour trouver des idées de rhums plus précises.

  • 3 cl de jus de citron
  • 4,5 cl de crème de coco Smugglers Cove (quantités égales de lait de coco et de sirop de sucre, plus un peu de sel)
  • 3 cl de liqueur d’abricot (Merlet)
  • 3 cl de « black blended rum » (Myers)
  • 3 cl de « blended lightly aged rum » (Banks 5)

Mettre tous les ingrédients dans un blender avec 12 onces de glace pilée et 4 ou 6 petits glaçons. Mixer quelques secondes (flash blend) et verser dans un verre de type pilsner ou collins. Décorer d’un quartier de citron dans lequel est planté une ombrelle en papier trop ouverte par le vent – ce que je n’avais pas !

Difficulté: ***(*)  Comme tous les cocktails tiki, il faut une combinaison de rhums mais ceux-ci sont de plus en plus faciles à trouver. Pour le rhum brun, on pourrait également utiliser l’Original Dark de Plantation ou le Gosling’s Black Seal, voire même du Appleton. Quant au blanc, le Plantation 3 Stars ou le Havana Club blanc ou 3 ans sont des alternatives. Le monde des liqueur est fort diversifié mais certaines marques ont des goûts vraiment chimiques – je pense à Bols notamment. La liqueur d’abricot n’était vraiment pas très bonne dans cette marque et je n’ai pas adoré celle de The Bitter Truth. Merlet en propose une excellente et je pense que la gamme Giffard ne doit pas être mauvaise non plus.

Goût: un cocktail frais, sucré et fruité. L’association du coco et de l’abricot lui donnent un goût de bonbon très plaisant.

Absent Stars

Absent Stars

Absent Stars est un cocktail de Nick Detrich qui travaille au bar et restaurant Cane & Table de La Nouvelle-Orléans. Son souhait était de retrouver les bases du cocktail tiki, un cocktail tropical qui serait une référence à l’époque où la ville était la porte vers les tropiques. En même temps, il a créé une boisson tout à fait contemporaine, moins sucrée et plus amère que les classiques tiki.

Un cocktail qui rejoint ma collection de recettes utilisant le rhum agricole blanc, peu courant dans le panthéon tiki.

La recette vient du site Punch:

  • 1 oz (3 cl) de Campari
  • 1 oz (3 cl) de rhum blanc agricole (Clément Canne Bleue)
  • 3/4 oz (2,2 cl) de jus de citron
  • 1/2 oz (1,5 cl) de sirop de fruit de la passion (Monin)
  • 1/2 oz (1,5 cl) de liqueur d’abricot (Merlet)
  • 5 gouttes de solution saline (mélange d’eau et de sel)
  • 10 gouttes de bitters au pamplemousse (Scrappy’s)
  • un zeste d’orange pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer vivement 20 fois. Filtrer dans un verre refroidi (type old-fashioned). Frotter les bords du verre avec le zeste d’orange puis le placer dans le cocktail pour décorer.

Difficulté: **(*) rien de très compliqué mais quelques ingrédients qui ne se trouvent que dans des magasins spécialisés.

Goût: un cocktail sucré (mais pas trop) et amer à la fois, laissant transparaître le goût herbacé du rhum et les notes fruitées de l’abricot et du fruit de la passion. Un cocktail tiki nouvelle génération, fort différent de ses ancêtres et tout à fait délicieux.

The tramp

The Tramp

Inspiré par le Charlie Chaplin, un cocktail datant du début du 20e siècle et servi au Waldorf-Astoria de New York, The tramp est une création contemporaine (2001) de Jamie Boudreau. C’est l’ajout de cava qui fait toute la différence et qui lui ajoute un petit côté frais et pétillant.

La recette se trouve dans Cocktail now de Julien Escot:

  • 3 cl de sloe gin (Haymans)
  • 3 cl de liqueur d’abricot (Merlet)
  • 3 cl de jus de citron vert
  • 6 cl de cava

Verser les trois premiers ingrédients dans un shaker et secouer avec des glaçons. Filtrer dans une verre rempli de glaçons puis ajouter le cava et un quartier de citron vert pour décorer.

Difficulté: **(*) rien d’extrêmement compliqué une fois qu’on a les bons ingrédients: sloe gin et liqueur d’abricot se trouvent chez les cavistes.

Goût: un cocktail sucré et pétillant où dominent les notes d’abricot, parfait pour cette saison printanière.