Fogerty Cocktail

Fogerty Cocktail

Après une longue interruption (y compris entre le moment où j’ai fait la photo et celui où je publie le billet), me voilà de retour avec un cocktail fort simple. Mes sources sont restées les mêmes, Imbibe et Punch, et ce Fogerty Cocktail vient du premier site. Il a été créé par Ryan Fitzgerald pour le bar ABV de San Francisco.

  • 6 cl de rye, de préférence au degré d’alcool un peu plus élevé (Rittenhouse qui titre à 50°)
  • 1,5 cl de Campari
  • 0,7 cl de crème de cacao (Monin)
  • 2 traits de bitters à l’orange (The Bitter Truth)
  • un zeste d’orange pour la décoration

Mettre tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et remuer. Filtrer et verser dans un verre à cocktail refroidi. Décorer avec un zeste d’orange.

Difficulté: ** Le Campari se vend en supermarché, le rye et la crème de cacao chez des cavistes. Beaucoup ont agrandi leur gamme de produits et de nouveaux sont apparus ces derniers mois. Je pense notamment à la boutique LIB à Bruxelles.

Goût: un cocktail assez puissant, avec une certaine amertume adoucie par des notes de cacao et d’orange.

Est-ce que je reviendrai rapidement avec une nouvelle recette ? Aucune idée, mais il est bien probable que je continuerai à écrire ici de temps en temps.

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Cobble Hill

Cobble Hill

Le Cobble Hill est une création de Sam Ross du bar new-yorkais Milk & Honey, datant de 2009. A l’époque, Sasha Petraske et Sam Ross utilisaient souvent du concombre et ont imaginé une version estivale du Manhattan.

Une recette trouvée dans Regarding cocktails de Sasha Petraske:

  • 3 fines tranches de concombre
  • 6 cl de rye whiskey (Rittenhouse 100 proof)
  • 1,5 cl d’Amaro Montenegro
  • 1,5 cl de vermouth sec (Dolin)

Mettre deux tranches de concombre dans un verre à mélanger et écraser doucement avec un pilon. Ajouter les autres ingrédients ainsi que des glaçons et remuer pendant 30 secondes. Filtrer dans une coupe refroidie et décorer avec la troisième tranche de concombre.

Difficulté: **(*) rye et amaro ne se vendent pas en supermarché (en général) mais se trouvent assez facilement ailleurs. La référence en vermouth sec est évidemment le Dolin mais le Noily Pratt est tout autant utilisé.

Goût: un cocktail sec, fort et amer mais en même temps frais, fruité et floral grâce au concombre. Délicieux !

Vieux Carré

Vieux Carré

Cocktail originaire de La Nouvelle-Orléans, le Vieux Carré a été créé dans les années 1930 par Walter Bergeron (rien à voir avec Vic Bergeron aka Trader’s Vic) pour le bar de l’hôtel Monteleone. Il a été publié pour la première fois en 1937 par Stanley Arthur dans Famous New Orleans drinks and how to mix them. Son nom fait référence à un quartier de La Nouvelle-Orléans, le centre historique français de la ville, nommé en anglais French Quarter. Les bitters Peychaud nécessaires pour cette recette sont originaires de cette ville. Ils ont été créés par l’apothicaire haïtien Antoine Amédée Peychaud vers 1830 et ont marqué depuis de nombreux cocktails. Ils se démarquent des bitters Angostura par des arômes floraux et un goût plus doux, plus léger.

J’ai réalisé la recette proposée par François Monti dans 101 Cocktails:

  • 3 cl de cognac (Gautier VSOP)
  • 3 cl de whiskey de seigle ou rye (Bulleit Rye)
  • 3 cl de vermouth rouge (Martini Riserva Speciale)
  • 1 cl de Bénédictine
  • 1 trait de bitters Angostura
  • 2 traits de bitters Peychaud

Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et remuer. Filtrer dans un verre « rocks » ou « old fashioned » rempli de glaçons, ou même un verre à cocktail sur pied. Garnir d’un zeste de citron ou d’une cerise au marasquin.

Difficulté: **(*) divers ingrédients relativement faciles à trouver (sauf peut-être le bitter Peychaud)

Goût: un cocktail épicé et herbacé, laissant transparaître une certaine amertume, et fortement alcoolisé. Il fait partie de la même famille que le Manhattan.

Diamondback

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« diamondback » ou au choix, un serpent à sonnettes, une tortue, un revolver Colt, un missile (ou du moins son concept) américain des années 1950, des personnages de chez Marvel… bref, on n’est pas dans le domaine du délicat (sauf pour la tortue). Comment l’être quand on marie trois alcools forts en degrés et en goût, surtout la Chartreuse ?

Les recettes du cocktail ont évolué avec le temps. Il s’appelait à l’origine Diamondback Lounge Cocktail et était la boisson signature du bar de l’hôtel Lord Baltimore, situé dans la ville du même nom. Il est une référence à la tortue locale, mascotte de l’Université du Maryland. La recette apparaît pour la première fois dans Bottums up, publié par Ted Saucier en 1951 et contenait des quantités égales d’applejack et de Chartreuse. Aujourd’hui, le cocktail a tendance à être préparé avec des alcools overproof, de plus de 50° donc, mais la recette d’origine ne le précise pas.

Une recette trouvée dans The cocktail chronicles de Paul Clarke:

  • 1,5 oz (4,5 cl) de rye whiskey (Bulleit)
  • 0,75 oz  (2,2 cl) d’appeljack (Lairds)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de Chartreuse jaune

Mélanger tous les ingrédients avec des glaçons dans un verre à mélange et filtrer dans un verre de type « rocks » ou « old fashioned » rempli de glaçons.

Difficulté: *** l’appeljack est un alcool à base de pommes et peut être remplacé par du Calvados, avec une petite nuance de goût qui peut être intéressante dans ce cocktail. J’ai choisi du rye Bulleit à 40° mais peut-être qu’un Rittenhouse 100 (50°) aurait donné plus de place au rye qui est un peu perdu dans le mélange.

Goût: un cocktail automnal, fortement alcoolisé, mettant en avant le goût de la pomme et des herbes aromatiques de la Chartreuse.

A part ça, le blog prend quelques semaines de vacances et reviendra avec de nouvelles recettes à la mi-décembre !

Vesperone punch

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Certains cocktails sont très saisonniers et même si l’automne n’est pas encore tout à fait là – j’ai réalisé ce cocktail à la mi-août – les ingrédients nécessaires étaient déjà abondants dans mon jardin. J’ai trouvé cette recette dans Cuban cocktails. 100 classic and modern drinks et le livre détaille les proportions pour un bol de punch mais aussi pour un seul verre:

  • 4 mûres (plus 1-2 pour la garniture)
  • 2 feuilles de sauge (plus pour la garniture)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de sirop d’agave (s’il est trop épais, diluer dans un peu d’eau – ce qui est le cas de celui du Delhaize)
  • 1 oz (3 cl) de rhum Zacapa (rhum Malteco, aussi du Guatemala)
  • 1 oz (3 cl) de rye whiskey (Bulleit)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de Chartreuse verte
  • 0,5 oz (1,5 cl) de jus de citron vert
  • 1 oz (3 cl) de vin mousseux sec (Jacob’s Creek)

Ecraser les mûres et la sauge au fond du shaker avec le sirop d’agave. Ajouter les autres ingrédients sauf le mousseux et secouer avec des glaçons. Filtrer deux fois (le filtre du shaker + une petite passoire pour qu’il n’y ait pas de grains de mûre ni de morceaux de sauge) et verser dans un verre collins rempli de glaçons. Ajouter le mousseux et décorer de mûre, sauge et de citron vert (ce que je n’ai pas fait).

Difficulté: **** il faut des ingrédients frais et saisonniers, ainsi que du rhum de style Zacapa, mais ce cocktail pourrait fonctionner avec d’autres rhums du même type (style espagnol, un peu sucré et vanillé). C’est le genre de cocktail qu’on prépare à un moment précis de l’année, et quand on a justement une bouteille de mousseux ouverte.

Goût: c’est un cocktail assez sucré, avec des saveurs de sauge et d’autres herbes aromatiques grâce à la Chartreuse. Après ce premier stade, le rhum et le rye reviennent en force et laissent un fort goût alcoolisé en bouche.

Brooklyn Cocktail

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Trois des cinq districts de New York ont un cocktail à leur nom. Sans doute que Staten Island et le Queens étaient trop ruraux et reculés au début du 20e siècle pour obtenir cet honneur ? Le plus connu est évidemment le Manhattan, le Bronx et le Brooklyn ont été quelque peu oubliés mais sont néanmoins intéressants. Le Brooklyn est très proche d’un Manhattan mais quelques ingrédients offrent une légère variation de goût.

La recette vient de Vintage Spirits and forgotten cocktails et pourrait dater de 1914. David Wondrich, dans Imbibe !, propose une recette avec du vermouth italien, plus sucré, issue des recettes de Jacob « Jack » Grohusko, barman au restaurant Baracca de Wall Street.

  • 6 cl de rye ou de bourbon (bourbon Buffalo Trace – le rye est apparemment recommandé mais je n’en avais pas)
  • 2 cl de vermouth sec (Noilly Prat)
  • 1 cl d’Amer Picon
  • 1cl de liqueur de marasquin (Luxardo)

Mélanger avec des glaçons dans un verre, filtrer dans un verre à cocktail refroidi, décorer avec une cerise au marasquin.

Difficulté: ** Ingrédient facilement trouvable en Belgique, l’Amer Picon n’est sans doute pas le même que celui utilisé au moment de la création de la recette. Il avait un degré d’alcool plus élevé, 39°, qui a été rabaissé dans les années 1970 à 21°. Les Américains ont dès lors créé le Torani Amer qui se rapproche plus de la version originale. Mais ce serait inverser les choses: autant ils ont beaucoup de difficultés à trouver du Picon aux Etats-Unis, autant il est difficile de trouver du Torani Amer en Belgique.

Goût: ce cocktail donne une belle place au bourbon, auquel se rajoute l’amertume de l’orange et le goût fumé du marasquin.

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