
Un joli cocktail rouge ! Le sloe gin, l’ingrédient qui lui donne sa jolie couleur est un gin à base de prunelle, souvent utilisé en Grande-Bretagne. Il existe plusieurs grandes familles de cocktails portant ce nom, les principales étant à base de gin ou à base de whiskey irlandais. J’ai réalisé deux versions à base de gin. Son histoire se perd quelque peu dans la nuit des temps, l’une des recettes remontant à 1900, l’autre à 1922.
Blackthorn, d’après Robert Vermeire, How to mix them (1922), citée dans Manuel Wouters, It’s gin o’clock:
- 4,5 cl de sloe gin (Hayman’s)
- 2 cl de Filliers Dry Gin 28 (Bombay Sapphire)
- 1,5 cl de vermouth rouge (Martini Rossi)
- 1/2 cuillère de barman de bitters à l’orange (Regan’s)
Blackthorn, d’après The Sideboard Manual (1900), cité dans PDT Cocktail Book de Jim Meehan:
- 1,5 oz (4,5cl) de Plymouth Gin (un gin spécifique)
- 0,75 oz (un bon 2cl) de Plymouth Sloe Gin (Hayman’s)
- 0,75 oz (un bon 2cl) de Carpano Antica Sweet Vermouth (Martini Rossi)
- 2 traits de bitters orange maison (Regan’s)
La réalisation est identique: mélanger tous les ingrédients dans un verre avec des glaçons. Filtrer dans un verre à cocktail ou une coupe et décorer d’un zeste d’orange découpé au-dessus du verre pour que les huiles essentielles parfument le cocktail.
Difficulté: *** Le sloe gin se trouve en magasin spécialisé, mais avec la mode du gin actuelle, ce n’est pas trop compliqué. Haymans est un des gins d’origine, avec le Plymouth, depuis beaucoup d’autres marques en ont créé. Le Plymouth Gin est un peu particulier, assez ancien et un peu plus sucré qu’un London Dry. Le Carpano Antica est un vermouth de luxe que je n’ai pas encore goûté. Pour mieux comparer les deux recettes, j’ai essayé de ne pas trop varier les ingrédients.
Goût: le premier Blackthorn, celui de 1922, insiste sur le fruit, sur la prunelle, laissant ensuite la place aux herbes et à l’amertume du vermouth et aux arômes d’orange. C’est un cocktail assez sucré et relativement complexe, qui plaira aux amateurs d’alcools de prune. Le second, de 1900, est à mon avis moins réussi: il est très doux et il manque cette note si typique du sloe gin.