Swizzle Français

Swizzle Français

J’ai déjà publié plusieurs « swizzles » sur ce blog et en voici un nouveau, le Swizzle Français, à base de rhum agricole. Ce cocktail créé par Martin Cate et est publié dans son livre, Smuggler’s Cove:

  • 1,5 cl (0,5 oz) de jus de citron vert
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop de sucre (ou moins)
  • 0,7 cl (0,25 oz) de St. Elizabeth Allspice Dram (pimento dram The Bitter Truth)
  • 6 cl (2 oz) de rhum agricole vieux de Martinique (Dillon VSOP)
  • de la menthe et de la noix de muscade pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un verre collins et remplir aux trois quarts de glace pilée. Mélanger avec le bâton lélé (swizzle stick), puis ajouter de la glace pilée pour remplir le verre. Râper un peu de noix de muscade et décorer avec un brin de menthe.

Difficulté: *** des ingrédients relativement faciles à trouver dans des magasins spécialisés ou sur le net (je conseille deux sites hollandais: Drankdozijn ou Drankgigant pour leur grand choix de produits – quant au rhum agricole, mieux vaut l’acheter en France, les prix sont plus bas).

Goût: j’ai trouvé ce cocktail bien trop sucré, surtout au début, mais la dilution aide beaucoup. Pour le reste, les notes épicées du pimento dram se marient très bien avec celles du rhum agricole, les notes de menthe apportant de la fraîcheur à chaque fois qu’on boit une gorgée.

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Green Swizzle

Green swizzle

Né dans les Caraïbes, le Swizzle est à l’origine un mélange de rhum et d’eau qui existe probablement depuis que le rhum a vu le jour. La disponibilité de glaçons dans la région dès la fin des années 1860 permet à la boisson d’évoluer et de se populariser. L’idée est de remuer l’alcool et la glace pilée avec un petit bâton nommé swizzle stick en anglais ou bâton (ou bois) lélé dans les Antilles françaises. Le Green Swizzle apparaît dès la fin des années 1890 et reste populaire jusque dans les années 1930, moment où il est remplacé par le Daiquiri #2 de la Floridita de La Havane. Il s’agit d’un mélange classique rendu vert par l’ajout d’une infusion à l’absinthe – des recettes plus récentes utilisent de la crème de menthe. Il est impossible d’attribuer son origine à un lieu précis; on le rencontre au Bridgetown Club de la Barbade, mais aussi au Queen’s Park Hotel de Port of Spain, Trinidad et même à la Grenade. Il n’y a pas de recette définitive: il peut être préparé à base de rhum mais aussi de gin ou de whiskey – les seules constantes sont l’alcool, la glace et les bitters à l’absinthe.

J’ai suivi les conseils de David Wondrich et préparé la recette selon ses préférences. A l’origine, telle qu’elle était publiée dans le New York Herald en 1908, il fallait refroidir le mélange avec de la glace très finement râpée et filtrer dans un verre à cocktail. Mélange qui ne contenait ni jus de citron vert, eau pétillante ou Angostura.

J’ai donc préparé la recette qui se trouve dans Imbibe de David Wondrich:

  • 4,5 cl de rhum blanc (3 cl de Banks 5 et 1,5 cl de Wray and Nephew White Overproof)
  • 3 cl de falernum (Taylors Velvet Falernum)
  • 3 cl de jus de citron vert
  • 1 cuillère de bar de bitters à l’absinthe (la recette suit)
  • 6 cl d’eau pétillante
  • 12 traits de bitters Angostura

Remplir à moitié un verre de type collins de glace pilée et ajouter tous les ingrédients sauf l’eau pétillante et l’Angostura. Remuer avec un swizzle stick ou bâton lélé en le tournant entre les mains. Ajouter l’eau pétillante et plus de glace pilée si nécessaire. Verser l’Angostura pour former un nuage rosé au sommet du verre.

Difficulté: *** il faut un rhum avec du goût, mais comme le précise Wondrich, juste du Wray & Nephew est peut-être exagéré. D’où mon mélange de deux rhums blancs. Le falernum est un classique des cocktails tiki et sera encore souvent utilisé si vous aimez ça. Quant aux bitters à l’absinthe, ils sont très simples à préparer si vous avez de l’absinthe fraîche. Il suffit de mettre 5-6 brins dans une bouteille de 75 cl de gin à plus de 50° ou de rhum blanc Wray & Nephew White Overproof et y ajouter les zestes de trois mandarines. Laisser reposer deux jours puis filtrer. Alternativement, on peut tout simplement utiliser de l’absinthe en bouteille.

Goût: un cocktail frais, épicé et légèrement amer marqué par la présence des bitters à l’absinthe et de l’Angostura.

151 Swizzle

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Traditionnellement servi dans un gobelet en métal au col évasé, le 151 Swizzle est un cocktail créé par Don The Beachcomber dans les années 1940 (selon certaines sources). Présent sur la carte du Mai-Kai à Fort Lauderdale (un des grands temples du tiki) dès 1956, il gagne en popularité et est toujours servi aujourd’hui; il a d’ailleurs inspiré de nouvelles recettes comme celle de Martin Cate du Smuggler’s Cove à San Francisco. 151 réfère au degré d’alcool du rhum utilisé, en tous cas dans le système anglo-saxon: 151 proof (ce qui équivaut à plus ou moins 75°). Un cocktail fort alcoolisé donc ? Pas tant que ça: le rhum est fortement dilué grâce à l’ajout de glace pilée et en fin de compte un martini bien servi sera plus corsé. Swizzle ? un mot qui vient de « swizzle stick », une traduction du « bâton lélé », un genre de bâton à petites branches à une extrémité, originaire des Antilles Françaises et servant à remuer un cocktail avec glace pilée. Sauf que dans cette recette, il a été remplacé par un blender.

D’après la recette trouvée dans  Beachbum Berry remixed de Jeff Berry:

  • 0,5 oz (1,5cl) de jus de citron vert
  • 0,5 oz (1,5cl) de sirop de sucre
  • 1,5 oz (4,5cl) de rhum demerara Lemon Hart 151-proof
  • 1 trait de bitters Angostura
  • 6 gouttes (1/8 de cuillère à thé) de Pernod ou d’absinthe
  • 8 oz ou 1 tasse (cup) de glace pilée

Mettre tous les ingrédients dans un blender et mixer à grande vitesse pendant 5 secondes. Il est important de respecter la quantité de glaçons et le temps de mixage, tout cela ayant été bien étudié par le créateur du cocktail. Plutôt que de tout le temps devoir convertir les onces en système métrique, j’ai acheté des dosettes qui mesurent les cups (que j’utilise aussi pour la cuisine). Verser le tout dans un verre à pils et rajouter de la glace pilée pour remplir. Saupoudrer de noix de muscade et garnir d’un bâton de cannelle.

Difficulté: **(*) Le Lemon Hart se trouve dans des magasins spécialisés mais ce cocktail pourrait aussi être réalisé avec d’autres rhums overproof – je pense notamment au Plantation Overproof -, donnant un goût légèrement différent.

Goût: le Lemon Hart a un goût assez fort, avec des notes de café prédominantes qui se retrouvent dans le cocktail. Il est peut-être fort alcoolisé mais la dilution est importante avec la glace pilée, ce qui en fait au final un cocktail très frais et épicé.

A suivre (un jour): l’histoire du swizzle et le 2070 Swizzle.

Fernet Swizzle

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J’expérimente parfois des cocktails en suivant des recettes que je trouve sur le net, notamment dans la magazine américain Imbibe. J’ai été tentée par le Fernet Swizzle, en me disant que peut-être le mélange serait réussi malgré la combinaison assez spéciale d’ingrédients. Tequila et sherry doivent en effet bien fonctionner ensemble…

La recette, d’après Josh Kelly du Good Bar, Seattle:

  • 1 1/2 oz. de tequila reposado (El Jimador)
  • 1 oz.  de sherry amontillado (je n’avais que du Fino)
  • 3/4 oz. de jus de citron vert pressé
  • 1/2 oz. de sirop demerara (sirop de sucre de canne Clément)
  • 1/4 oz. de jus de gingembre (1 à 2 cm de gingembre pressé dans un presse-ail)
  • 1/4 oz. de Fernet-Vallet ou 1/2 oz. de Fernet-Branca (Fernet-Branca dans mon cas)
  • 3 traits de bitters Angostura
  • 2 feuilles de kafir (optionnel, mais j’en ai utilisé)

Au fond d’un verre collins, écraser les feuilles de kafir avec le sirop de sucre. Ajouter tous les autres ingrédients et de la glace pilée jusqu’aux deux-tiers du verre. Bien mélanger. Rajouter de la glace pilée pour faire un cône et verser quelques traits d’Angostura sur la glace. Garnir avec de la menthe et du kafir.

Difficulté: **** Vu le nombre d’ingrédients, ce n’est pas un cocktail très simple à réaliser. C’est un hasard que j’avais les ingrédients ou des remplaçants très proches sous la main.

Goût: extrême ! piquant ! les herbes aromatiques et l’amertume du Fernet-Branca dominent et se mêlent au piquant du gingembre. Par la suite, d’autres arômes apparaissent, celui du citron et du kafir, et le goût fumé de la tequila, qui reste malgré tout trop en retrait. Un cocktail au goût très complexe et qui ne m’a pas vraiment plu à cause du Fernet-Branca. Je pense que c’est un alcool qu’il faut utiliser sous forme de gouttes, pour donner une légère touche mentholée et aromatique à un cocktail mais pas en plus grande quantité. A moins qu’on aime ça évidemment !05d02e6cd70d7511a53cf4420a7d1cb3