Bishop’s Gin

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La semaine passée, j’ai été invitée au bar Hortense au Sablon à la présentation d’un tout nouveau gin belge, le Bishop’s Gin. Création de Thierry Ponet de Ponet Spirits et de Matthieu Chaumont, barman d’Hortense, ce london dry gin s’inspire de l’histoire familiale du premier. Son ancêtre du 16e siècle, John Ponet était un ecclésiastique anglais. Épris de liberté et amoureux de la vie, il défendait les idées protestantes qui prônaient le mariage pour les hommes de religion. Poursuivi par la répression catholique et anti-protestante menée par Marie Tudor, il se réfugie à Strasbourg où il se remarie et devient père de plusieurs enfants. Un ses descendants émigre en Belgique, dans la région d’Hasselt et fonde en 1763 une distillerie de genièvre, entre temps fermée. Thierry Ponet a voulu reprendre cette tradition familiale en proposant ce nouveau gin.

L’étiquette de la bouteille s’inspire de l’illustre évêque en le représentant tenant dans sa main une fleur de capucine, un des ingrédients principaux du gin. On y voit aussi son emblème, le pélican se sacrifiant pour ses petits en faisant couler le sang de son cou.

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le negroni

Le Bishop’s Gin est un london dry gin, ce qui veut dire les baies de genièvre et les plantes aromatiques sont distillées en même temps dans des alambics traditionnels sans aucun ajout par la suite d’arômes, édulcorants ou colorants. Bien que l’appellation « london dry gin » n’implique pas nécessairement une distillation à Londres, ce gin a été fabriqué dans le sud de la ville, à Clapham, par les mains expertes de Charles Maxwell, qui appartient à la 8e génération d’une grande famille anglaise de création de spiritueux. Thierry Ponet et Matthieu Chaumont se sont associés avec lui pour créer un gin relativement simple mais original, mettant en avant le genièvre et ne distillant que neuf plantes (certains gins d’aujourd’hui en comportent plus de 40) ainsi que la capucine, une première pour un gin. L’amertume du genièvre se combine au côté piquant de la fleur et est contrebalancé par la fraîcheur de la citronnelle et de la coriandre. Cette combinaison en fait un gin idéal pour le gin tonic ou pour des cocktails.

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le punch

Au bar Hortense, j’ai pu goûter un gin tonic préparé avec du tonic Thomas Henry, un negroni un peu spécial combinant gin, Cynar et vermouth rouge et un cocktail dont j’ai oublié le nom mais inspiré des punchs à l’ancienne, sur base de citron, lemongrass et basilic. J’ai depuis testé le gin avec un tonic Fever Tree Mediterranean – une combinaison très réussie – et je vous prépare des billets qui utilisent le Bishop’s Gin en cocktail.

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Tanqueray Rangpur

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Vieille de 175 ans, Tanqueray est une marque classique de gins britanniques, reconnaissable par les bouteilles vertes et le sceau rouge. Le London Dry Gin est une valeur sûre à prix modique et le n°10 est tout aussi délicieux (j’en reparlerai). Le Rangpur est un gin de la nouvelle génération créé en 2007 et a un style et un goût bien particulier. L’inspiration vient de l’Inde et surtout du rangpur, un agrume qui est un hybride entre un citron et une mandarine. C’est ce goût citronné qui domine le gin, avant de laisser la place au baies de genièvre et aux herbes aromatiques comme la coriandre, le laurier et l’anis. Personnellement, j’ai un problème avec ce goût de rangpur qui, bien qu’issu d’un ingrédient naturel, m’a semblé fort chimique. Mes essais de gin tonic n’ont pas été concluants, même celui proposée chez Mig’s lors d’une soirée Gin & Tonic (soirées que je recommande !): Rangpur,  Fever Tree Mediteranean Tonic, une fraise coupée en deux et quelques gouttes d’une infusion de poivre noir (poivre noir qui a macéré quelques semaines dans du gin ou un alcool neutre). Le poivre est intéressant mais je n’ai pas aimé le côté sucré et bonbon de la fraise. L’association permet cependant de masquer le goût spécial du Rangpur.

J’ai donc cherché d’autres recettes qui pourraient mieux convenir et je me suis arrêtée sur le negroni dans lequel ce goût très fort d’agrume fonctionne très bien. Une autre recette que j’ai expérimentée et aimée est: gin, jus de pamplemousse frais et eau pétillante pour compléter. Enfin en martini, le goût citronné se marie très bien au vermouth, laissant également de la place au genièvre et à une certaine amertume. Est-ce que j’en rachèterai ? non – il y a tant d’autres gins à goûter et celui-ci ne fait pas partie de mes favoris.

 

Forest Dry Gin – Summer

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La collection des Forest Dry Gin a été créée dans une distillerie belge, située à Ranst près d’Anvers. Parallèlement aux quatre saisons, elle a sorti en 2014-15 quatre gins inspirés par les ingrédients du moment, produits en partie sur le domaine de 3,5 hectares. Je n’ai goûté que la version estivale à base d’orange sanguine, de fleur de bergamote et de gingembre. Ces ingrédients sont macérés et distillés séparément, puis rajoutés à l’alcool de grain. Le liquide obtenu n’est jamais entièrement clair à cause des huiles essentielles qui ne se mélangent pas complètement dans l’alcool et cela se remarque encore plus quand on y rajoute des glaçons. Le mélange devient alors légèrement laiteux, comme un ouzo ou un pastis (mais moins fort).

Ce gin contient du sucre ajouté et cela se goûte. A l’odeur, ce sont les herbes aromatiques qui ressortent, ainsi que les fleurs de bergamote. Le goût est orangé, le gingembre venant plus tard, le tout mélangé à l’amertume du genièvre. Ce gin pourrait presque se boire pur mais j’ai tenté diverses recettes, notamment de gin tonic. J’avoue que je n’ai pas réussi à trouver une combinaison qui me plaise totalement (je note au fur et à mesure mes combinaisons, presque toute la bouteille y est passée) (je n’ai jamais pensé à ajouter une tranche de gingembre comme conseillé par le producteur – dommage !) (je les mets par ordre de préférence, du moins bon au meilleur):

  • Forest Summer + Peter Spanton n°1 Tonic: très amer, peu de goût et une impression trop sucrée
  • Forest Summer + Fever Tree Indian Tonic + zeste d’orange: très amer
  • Forest Summer + Syndrome Velvet Tonic + tranche de citron vert: doux, le tonic accentue le côté sucré, quelque peu cassé par le citron vert
  • Forest Summer + Schweppes Orange & Lavender: assez doux avec un fond d’amertume, goût de lavande qui domine
  • Forest Summer + Cortese Tonic + un peu de jus de citron vert: à nouveau un mélange fort sucré sans le citron vert, mais avec celui-ci, le goût des herbes et de la bergamote ressort bien
  • Forest Summer + Aqua Monaco Tonic + tranche de citron: amer, sec mais très aromatique, faisant ressortir la bergamote
  • Forest Summer + Fever Tree Mediterranean Tonic + mûre: doux et assez équilibré
  • Forest Summer + Fentiman’s Indian Tonic + tranche d’orange sanguine: très sec et amer, beaucoup moins sucré qu’avec d’autres tonics
  • Forest Summer + Schweppes Ginger & Cardamon + mûre: amertume et cardamone qui domine

Finalement, j’ai essayé ce gin en martini puis en negroni, et c’est ce que j’aurais dû faire depuis le début: le goût fort aromatisé se marie très bien avec du vermouth. La même compagnie a d’ailleurs sorti un vermouth maison que je n’ai pas eu l’occasion de goûter. Est-ce que j’en rachèterai ? Probablement pas dans l’immédiat, il y a tant d’autres gins à goûter, notamment ceux des autres saisons !

 

PJ Dry Gin

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Je compte faire de temps en temps des portraits de différents gins que j’ai essayé, sans ordre particulier, et je parlerai certainement des gins belges. Depuis quelques années, le monde des gins est de plus en plus varié, avec de nouvelles marques qui sortent toutes les semaines. Comme c’est un alcool qui ne demande pas de vieillissement, il est rapide et facile à produire. Idéalement, je vous décrirai comment les associer pour créer de bons gins tonic mais aussi leur utilisation dans d’autres cocktails.  Pour ce premier article, je n’y suis pas vraiment arrivée… la bouteille était vide avant !
Gin belge, du Brabant Flamand (Lubbeek), le PJ Dry Gin a été créé par Pieter-Jan Frooninckx, déjà connu pour la vodka Obey et la liqueur Frozen, de même que l’Elderflower Gin dont la bouteille porte une étiquette blanche. L’un et l’autre, noir et blanc, visent les publics masculins et féminins. Ce gin est assez sec, avec une belle dose de genièvre (on est même proche d’un genièvre en tant que tel) mais les zestes d’orange utilisés lors de la distillation ressortent en note finale. Simple, sans ingrédients superflus, mais non sans goût. J’ai expérimenté beaucoup d’associations avec des tonics et jamais noté mes conclusions. Entre temps, comme je le disais plus haut, la bouteille est vide ! Mon dernier essai n’était pas du tout concluant: j’avais marié ce gin avec du Fever Tree Indian Tonic et un zeste d’orange. Je pense que l’orange est une bonne idée, mais pas ce tonic qui fait très fort ressortir l’amertume du gin. Il est certainement très bon dans d’autres cocktails, comme un martini. Je ne rachèterai pas dans l’immédiat une nouvelle bouteille pour tester de nouvelles possibilités mais si on m’en offre une, je me ferai un plaisir de chercher le cocktail idéal pour ce gin.