Fogerty Cocktail

Fogerty Cocktail

Après une longue interruption (y compris entre le moment où j’ai fait la photo et celui où je publie le billet), me voilà de retour avec un cocktail fort simple. Mes sources sont restées les mêmes, Imbibe et Punch, et ce Fogerty Cocktail vient du premier site. Il a été créé par Ryan Fitzgerald pour le bar ABV de San Francisco.

  • 6 cl de rye, de préférence au degré d’alcool un peu plus élevé (Rittenhouse qui titre à 50°)
  • 1,5 cl de Campari
  • 0,7 cl de crème de cacao (Monin)
  • 2 traits de bitters à l’orange (The Bitter Truth)
  • un zeste d’orange pour la décoration

Mettre tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et remuer. Filtrer et verser dans un verre à cocktail refroidi. Décorer avec un zeste d’orange.

Difficulté: ** Le Campari se vend en supermarché, le rye et la crème de cacao chez des cavistes. Beaucoup ont agrandi leur gamme de produits et de nouveaux sont apparus ces derniers mois. Je pense notamment à la boutique LIB à Bruxelles.

Goût: un cocktail assez puissant, avec une certaine amertume adoucie par des notes de cacao et d’orange.

Est-ce que je reviendrai rapidement avec une nouvelle recette ? Aucune idée, mais il est bien probable que je continuerai à écrire ici de temps en temps.

Novara

Novara

C’est à Novara que Gaspare Campari a créé son bitter rouge si caractéristique en 1860. Et c’est ce qui a inspiré Jamie Boudreau pour le nom du cocktail qu’il a conçu quelque part dans les années 2000. L’association des ingrédients peut paraître bizarre, mais le goût est délicieux.

J’ai trouvé la recette dans The Canon Cocktail book de Jamie Boudreau:

  • 4,5 cl de Plymouth gin
  • 1,5 cl de Campari
  • 1,5 cl de sirop de fruits de la passion (Monin)
  • 1,5 cl de jus de citron

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Filtrer dans une coupe refroidie.

Difficulté: j’ai utilisé du Plymouth gin parce que j’en avais mais un gin de base comme du Bombay (Sapphire), du Beefeater ou du Tanqueray feront l’affaire. Pour le reste, aucun souci de trouver les ingrédients en supermarché (le Delhaize vend maintenant de petites bouteilles de divers sirops Monin, dont celui aux fruits de la passion).

Goût: un cocktail qui marie bien sucré, fruité et amer, sur une base de gin qui donne de la consistance à l’ensemble. Pour mon goût personnel, je diminuerais un tout petit peu la quantité de sirop mais vous savez déjà que je n’aime pas les cocktails sucrés !

East India Negroni

East India Negroni

L’East India Negroni a été créé par Jim Meehan à l’automne 2009. Il s’est inspiré du grand classique qu’est le negroni pour composer une recette à base de rhum. C’est un sherry qui remplace le vermouth, mais un sherry particulier, l’East India Solera. Mélange d’oloroso et de Pedro Ximénez, il est vieilli dans une cave chaude et humide, dans des conditions qui ressemblent à celle d’un voilier en voyage transatlantique. N’essayez pas avec un autre sherry, vous obtiendrez un goût différent et le nom du cocktail perdra son sens.

J’ai trouvé la recette dans le tout nouveau livre de Jim Meehan, Meehan’s bartender manual:

  • 6 cl de rhum Banks 5-Islands (Meehan propose comme remplacement de l’Appleton Reserve ou du Mount Gay Black Barrel)
  • 2,2 cl de sherry East India Solera de Lustau
  • 2,2 cl de Campari
  • un zeste d’orange pour décorer

Verser tous les ingrédients avec des glaçons dans un verre à mélange et remuer pour refroidir. Verser dans un verre old fashioned contenant un grand glaçon. Décorer avec le zeste d’orange.

Difficulté: ce cocktail utilise un ingrédient particulier, le sherry East India Solera que j’ai trouvé sur le net. Le rhum Banks vient du même site, il me semble, mais doit se trouver chez des cavistes.

Goût: ce cocktail possède les caractéristiques du negroni mais les nuances sont différentes. Le rhum s’associe parfaitement bien au sherry et au Campari, créant un mélange sucré-amer avec une touche de noisette. Ce cocktail est de suite devenu un de mes favoris et la bouteille de sherry ne fera pas long feu.

Blood Orange

Blood Orange

Réalisé à la base avec des oranges sanguines, ce cocktail créé par Jamie Boudreau pour son bar de Seattle, le Canon, peut tout aussi bien se préparer avec des oranges normales: le Campari donnera de toutes façons une belle couleur rouge !

Une recette de The Canon cocktail book (un nouveau venu dans ma bibliothèque – avec de nombreuses recettes facilement réalisables):

  • 4,5 cl de gin (Beefeater)
  • 1,5 cl d’Amaro Montenegro
  • 1,5 cl de Campari
  • 3 cl de jus d’orange frais

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Filtrer dans une coupe refroidie.

Difficulté: **(*) des ingrédients faciles à trouver, sauf l’Amaro Montenegro qui se vend chez des caviste ou sur le net.

Goût: un cocktail étonnement sucré – sauf qu’en fait le Campari et l’Amaro Montenegro sont fort sucrés à la base et qu’il n’y a pas d’agent acidifiant.

Bitter Mai Tai

Bitter Mai Tai

Le Bitter Mai Tai est une variation du Mai Tai classique, un cocktail qui a été créé par Jeremy Oertel, barman newyorkais du Dram situé à Brooklyn. Sa première version contenait du bitter Angostura, mais comme cet ingrédient est coûteux, il l’a remplacé par du Campari.

La recette vient de Punch:

  • 4,5 cl de Campari
  • 2,2 cl de rhum jamaïcain, de préférence du Smith & Cross
  • 1,5 cl de curaçao (Pierre Ferrand)
  • 3 cl de jus de citron vert
  • 2,2 cl d’orgeat (Giffard)
  • de la menthe pour la garniture

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec quelques glaçons et secouer. Filtrer dans un verre de type old fashioned rempli de glace pilée. Compléter avec plus de glace pilée et décorer avec un brin de menthe.

Difficulté: **(*) pas très compliqué mais il est nécessaire de trouver un rhum jamaïcain au goût prononcé.

Goût: le goût du mai tai original est présent mais celui-ci est plus amer – évidemment – tout en restant exotique. Amandes, fruits (de la cerise notamment) et le goût très funky du rhum Smith & Cross sont à l’honneur. Je rééquilibrerais juste un peu la recette en diminuant légèrement la quantité d’orgeat mais c’est à tester selon les goûts de chacun.

Absent Stars

Absent Stars

Absent Stars est un cocktail de Nick Detrich qui travaille au bar et restaurant Cane & Table de La Nouvelle-Orléans. Son souhait était de retrouver les bases du cocktail tiki, un cocktail tropical qui serait une référence à l’époque où la ville était la porte vers les tropiques. En même temps, il a créé une boisson tout à fait contemporaine, moins sucrée et plus amère que les classiques tiki.

Un cocktail qui rejoint ma collection de recettes utilisant le rhum agricole blanc, peu courant dans le panthéon tiki.

La recette vient du site Punch:

  • 1 oz (3 cl) de Campari
  • 1 oz (3 cl) de rhum blanc agricole (Clément Canne Bleue)
  • 3/4 oz (2,2 cl) de jus de citron
  • 1/2 oz (1,5 cl) de sirop de fruit de la passion (Monin)
  • 1/2 oz (1,5 cl) de liqueur d’abricot (Merlet)
  • 5 gouttes de solution saline (mélange d’eau et de sel)
  • 10 gouttes de bitters au pamplemousse (Scrappy’s)
  • un zeste d’orange pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer vivement 20 fois. Filtrer dans un verre refroidi (type old-fashioned). Frotter les bords du verre avec le zeste d’orange puis le placer dans le cocktail pour décorer.

Difficulté: **(*) rien de très compliqué mais quelques ingrédients qui ne se trouvent que dans des magasins spécialisés.

Goût: un cocktail sucré (mais pas trop) et amer à la fois, laissant transparaître le goût herbacé du rhum et les notes fruitées de l’abricot et du fruit de la passion. Un cocktail tiki nouvelle génération, fort différent de ses ancêtres et tout à fait délicieux.

Double Agent

Double AgentUn cocktail de Michael Searles et Patrick Dougherty, Ladybird Grove and Mess Hall, Atlanta. A la base conçu uniquement avec de l’Aperol mais il manquait quelque chose. Un barman a rajouté un peu de Campari et c’était tout de suite plus réussi.

La recette vient du magazine Imbibe:

  • 1,5 oz (4,5 cl) de mezcal (Los Siete Misterios – Mezcal Joven)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de jus de mangue
  • 0,5 oz (1,5 cl) de jus de citron
  • 0,5 oz (1,5 cl) d’Aperol
  • ⅛ oz (0,4 cl) de Campari
  • 1 trait de liqueur de marasquin (Luxardo)

Verser tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Filtrer dans un verre à cocktail refroidi. Décorer d’un zeste de citron et d’une fleur comestible.

Difficulté: *** Rien de très compliqué mais il faut avoir tous les ingrédients sous la main.

Goût: fumé et très acide – pour une fois, j’aurais bien ajouté un tout petit peu de sucre. Bref, ce cocktail ne m’a pas conquise malgré des ingrédients assez proches du Division Bell.

Fifty-first State

c245d32c41866c82abc1bea75bca6671_zpswlzpqw0o

Un cocktail créé par le Cienfuegos Bar de New York en l’honneur du référendum de 2012 à Porto-Rico, référendum qui statuait sur le territoire. Vous ne trouvez pas ça bizarre que ce cocktail utilise du rhum de Sainte-Lucie alors que Porto-Rico en produit aussi ? Mais c’est le résultat qui compte…

J’ai trouvé cette recette dans le livre de Ravi DeRossi, Jane Danger & Alla Lapushchik, Cuban cocktails:

  • 2 oz (6 cl) de Chairman’s aged rum (Doorly’s 5 ans)
  • 3/8 oz (1,1 cl) de crème de cacao Tempus Fugit
  • 1 cuillère de bar d’allspice dram (The Bitter Truth)
  • 1 cuillère de bar de Campari
  • 2 traits de bitters Angostura
  • 2 traits de bitters à l’orange (Angostura)

Verser dans un verre à mélange tous les ingrédients avec des glaçons et remuer. Filtrer dans un verre old-fashioned pourvu d’un grand glaçon.

Difficulté: *** quelques ingrédients précis, d’autres moins. Je n’avais pas de rhum Chairman’s aged originaire de Sainte-Lucie et je l’ai remplacé par du Doorly’s de la Barbade, me basant sur les listes du Smuggler’s cove. La crème de cacao Tempus Fugit est introuvable en Belgique, je me la suis procurée via un site internet allemand, Alandia.

Goût: un cocktail sucré pour le dessert, offrant des nuances de cacao, d’amertume, d’épices et d’orange

Burning Passion

6dcdd617936d2c4a7b1610812e3b0526_zpsxbvrdpco

Burning Passion version maison

The Lady from Canton est un blog consacré aux recettes de cocktails et je ne compte pas écrire de billets sur des bars en particulier. Mais là, j’ai trouvé la recette du cocktail que j’ai bu récemment et j’ai eu envie de la recréer et la partager. Il s’agit du Burning Passion, cocktail signature de Harouna Saou qui officie derrière le bar LIB-Life is Beautiful à Bruxelles. Ce Parisien aux origines sénégalaises venu s’installer à Bruxelles, travaillait auparavant au Stoefer à Ixelles et a proposé des versions pop-up de son futur bar avant de se fixer près du canal. La carte est variée, avec évidemment des classiques, mais également des concoctions maison très appétissantes, toujours à base de produits frais. Le Burning Passion est d’inspiration tiki, exotique mais avec une touche moderne.

Voici la recette, que j’ai trouvée via le Weekend Knack:

  • 4 cl de Sailor Jerry Spiced Rum (Captain Morgan, parce que c’est tout ce que j’avais)
  • 2 cl de Smith & Cross Rum (rhum jamaïcain à 57°)
  • 2 cl de sirop de vanille (Monin)
  • 0,5 cl de Campari
  • 3 cl de jus de citron
  • 3 cl de jus d’ananas
  • 3 traits de Pimento Dram Bitter (que j’ai remplacés par des bitters tiki maison qui contiennent pas mal de piment de la Jamaïque, ingrédient de base du pimento dram)

Verser tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons. Secouer puis verser dans un verre collins rempli de glace pilée et remuer encore une fois à la cuillère. Avec l’aide d’un spray, diffuser un peu de mezcal au-dessus du cocktail. J’ai limité ma décoration à de la sauge ananas et une rondelle de citron vert. Harouna va bien plus loin: il évide un demi fruit de la passion, y dépose un sucre et asperge le tout de rhum overproof auquel il met feu. Effet garanti !

Difficulté: **** des ingrédients précis et quelques accessoires comme le spray diffuseur.

Goût: la vanille et les épices sont très subtilement contrebalancées par le jus de citron et par l’amertume du Campari (un ingrédient peu courant dans les cocktails tiki mais tout à fait adéquat), le mezcal diffusé donne des saveurs fumées, ajoutant une dimension au cocktail. Une réussite !

Et si vous voulez goûter d’autres préparations de Harouna Saou, c’est du mardi au samedi, de 18h à 1h, rue Antoine Dansaert 161, 1000 Bruxelles.

1f9aab26bf66bffb3ee7eee909690e70_zpsitaottir

Burning Passion chez LIB

 

Boulevardier

70d0be05ffabe23c64bfb9db2985e8fa_zps8mgvannu

Le Boulevardier est un cocktail qui a été inventé par Harry McElhone, new-yorkais qui avait émigré en Europe. Il a d’abord travaillé au Ciro’s à Londres puis à Deauville pour s’installer par la suite à Paris où il a créé son propre bar, le Harry’s New York Bar qui existe toujours. Il s’est inspiré d’ingrédients européens et a créé de nombreux nouveaux cocktails. Le Boulevardier est un hommage au journal The Boulevardier, un mensuel édité par Erskine Gwynne. Il apparaît pour la première fois en 1927 dans le guide de McElhone, Barflies and cocktails. La recette originale demande des quantité égales des trois alcools, un peu comme un negroni qui aurait remplacé le gin par du bourbon.

J’avais testé ce cocktail il y a quelques mois sans jamais publier la recette. J’ai réalisé une seconde version récemment avec le Bitter Biercée. D’où les deux photos différentes.

J’ai préparé la recette proposée dans Vintage spirits and forgotten cocktails de Ted Haigh, qui allège la quantité de Campari et de vermouth pour laisser plus de place au bourbon:

  • 4,5 cl de bourbon (Buffalo Trace)
  • 3 cl de Campari ou de Bitter Biercée
  • 3 cl de vermouth doux (Martini Rosso ou Reserva Speciale Rubino)

Mélanger dans un grand verre avec des glaçons et filtrer dans un verre à cocktail. Garnir d’une cerise.

Difficulté: * Trois ingrédients de base, dont deux qui peuvent changer légèrement le goût selon la marque et la qualité.

Goût: le Boulevardier est clairement un cocktail pour les amateurs d’amertume. Les arômes boisés et sucrés du bourbon sont présents également. Avec le Bitter Biercée, le goût change légèrement: il est moins orangé qu’avec le Campari, mettant en avant l’amertume, le café mais gardant le goût boisé et de miel du bourbon. Les deux versions valent la peine d’être découvertes. Goûtez-les selon les envies du moment !