Palmetto

Palmetto

Cette semaine, j’ai voulu vous proposer un cocktail vraiment simple, contenant juste trois ingrédients, dont deux sont facilement trouvables dans tous les supermarchés, et avec une variante possible pour le troisième. Il s’agit du Palmetto, un cocktail classique qui apparaît pour la première fois dans le Savoy Cocktail Book dans les années 1930. Composé de rhum et de vermouth, il s’apparente à un Manhattan (rye et vermouth) et a un petit air tiki avant l’heure.

La recette originale proposait d’utiliser du rhum de Sainte-Croix, une des îles Vierges Américaines. La marque la plus connue est le rhum Cruzan, qui existe sous diverses formes, mais qui ne se trouve pas facilement en Europe. Et donc, je vous propose d’utiliser un rhum ambré (pas agricole, quoique, ça vaudrait la peine d’essayer) de qualité raisonnable (pas le moins cher – le Negrita ou les produits blancs c’est uniquement pour la pâtisserie – mais pas forcément le plus cher non plus). Pour rester dans ce qui est disponible en supermarché, je vous proposerais un Havana Club ambré (ou un Bacardi ambré). De mon côté, je souhaite diminuer un peu mon stock de bouteilles et donc j’essaie d’en vider quelques-unes. Mon choix s’est donc porté sur un rhum de Madère, un « Rum velho » de chez J. Faria, assez basique donc.

Si votre stock de rhums est un peu plus complet, vous pourriez utiliser des rhums de chez Plantation, des rhums de la Barbade, de Trinidad, même de la Jamaïque (peut-être en le coupant avec un rhum un peu moins funky)… Bref, c’est un cocktail qui se prête à de nombreuses variantes.

Quant au vermouth, il doit être rouge (ou ambré foncé, tous ne sont pas aussi rouges que le Martini Rosso). Là encore, il y a pas mal de choix en supermarché: Martini (classique ou Riserva), Cinzano, parfois même d’autres marques. J’ai utilisé le vermouth qui est ouvert pour le moment, du Petroni ramené de Galice.

Le dernier ingrédient, c’est du bitter à l’orange. Soit vous en possédez déjà et c’est très bien (ce n’est pas le bitter de base, mais le second à avoir quand on commence à faire des cocktails). A un moment, mon supermarché en a vendu, mais je pense qu’il n’y en a plus. Je vous propose donc de mettre de l’Angostura mais de ne surtout pas oublier le zeste d’orange que vous pouvez d’ailleurs exprimer (ou pincer) au dessus du verre avant de le mettre dedans.

Racontez-moi dans les commentaires quels ingrédients vous avez utilisé !

La recette:

  • 4,5 cl (1,5 oz) de rhum ambré ou brun (Rum velho de J. Faria, Madère)
  • 4,5 cl (1,5 oz) de vermouth rouge (Petroni)
  • 1 trait de bitter à l’orange (Bittermens)

Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange et remuer avec des glaçons. Filtrer dans un verre à cocktail. Décorer d’un zeste d’orange.

Difficulté: * Tous les ingrédients sont faciles à trouver (voir plus haut).

Goût: un cocktail simple mais efficace, au goût légèrement épice et plus complexe qu’il n’y paraît.

Swizzle Français

Swizzle Français

J’ai déjà publié plusieurs « swizzles » sur ce blog et en voici un nouveau, le Swizzle Français, à base de rhum agricole. Ce cocktail créé par Martin Cate et est publié dans son livre, Smuggler’s Cove:

  • 1,5 cl (0,5 oz) de jus de citron vert
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop de sucre (ou moins)
  • 0,7 cl (0,25 oz) de St. Elizabeth Allspice Dram (pimento dram The Bitter Truth)
  • 6 cl (2 oz) de rhum agricole vieux de Martinique (Dillon VSOP)
  • de la menthe et de la noix de muscade pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un verre collins et remplir aux trois quarts de glace pilée. Mélanger avec le bâton lélé (swizzle stick), puis ajouter de la glace pilée pour remplir le verre. Râper un peu de noix de muscade et décorer avec un brin de menthe.

Difficulté: *** des ingrédients relativement faciles à trouver dans des magasins spécialisés ou sur le net (je conseille deux sites hollandais: Drankdozijn ou Drankgigant pour leur grand choix de produits – quant au rhum agricole, mieux vaut l’acheter en France, les prix sont plus bas).

Goût: j’ai trouvé ce cocktail bien trop sucré, surtout au début, mais la dilution aide beaucoup. Pour le reste, les notes épicées du pimento dram se marient très bien avec celles du rhum agricole, les notes de menthe apportant de la fraîcheur à chaque fois qu’on boit une gorgée.

Mammoth Tusk

Mammoth Tusk

Depuis que j’ai acheté le livre Minimalist tiki, je n’arrête pas d’y revenir pour tester les différentes recettes. Il y a en effet beaucoup de cocktails qui demandent un certain nombre d’ingrédients – comme tous les cocktails tiki – mais des ingrédients que je possède depuis longtemps. C’est le but premier du livre d’ailleurs: montrer qu’il suffit une vingtaine d’ingrédients pour pouvoir préparer toute une palette de cocktails. Et même si quelques recette contemporaines de barmans actuels sont plus compliquées, il y en a d’autres qui sont très réalisables à la maison, comme ce Mammoth Tusk de Chad Austin, un barman vivant à Hollywood, Californie.

  • 3 traits de bitters Peychaud’s
  • 3 cl (1 oz) de jus de citron vert
  • 2,2 cl (0,75 oz) de jus d’ananas
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop de fruit de la passion (Monin)
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop d’orgeat (Routin 1883)
  • 1,5 cl (0,5 oz) de falernum (maison)
  • 2,2 cl (0,75 oz) de Chartreuse verte
  • 4,5 cl (1,5 oz) de rhum agricole blanc (Bologne)

Mettre tous les ingrédients (sauf les bitters) dans un shaker avec de la glace pilée et secouer – ou mettre tous les ingrédients dans un blender et mixer quelques secondes. Verser dans un grand verre tulipe ou à cognac. Ajouter de la glace pilée et verser les bitters. Décorer d’un brin de menthe et d’un parasol en papier (ceux que j’ai sont fort laids, je me suis donc abstenue).

Difficulté: *** Beaucoup d’ingrédients, dont quelques-uns uniquement disponibles chez des cavistes, mais comme je disais plus haut, des ingrédients indispensables pour des cocktails tiki, sauf peut-être la Chartreuse (qui est souvent utilisée dans des cocktails plus classiques).

Goût: avant que la dilution ne se mette en place, le cocktail est fort sucré, mais cela s’améliore au fil du temps. Il est aussi épicé – on y retrouve les notes herbacées de la Chartreuse – et frais. Un cocktail qui possède une certaine originalité.

Maracuya Caipinrinha

Maracuya Caipirinha

Il y a quelques mois, j’avais partagé avec ami diverses bouteilles de cachaça, cet alcool brésilien proche du rhum, aussi à base de canne à sucre. Je me suis dit que ce serait bien d’en utiliser en cocktail et j’ai cherché des recettes sur le net. Ce n’est pas si courant, dès qu’on exclut la caipirinha classique (cachaça, jus de citron vert, sucre). J’ai finalement choisi une variante aux fruits de la passion, la Maracuya caipirinha, trouvée sur le site d’Imbibe et créée par Andrew Larson pour le bar The Nolen Rooftop de San Diego.

  • 4,5 cl (1,5 oz) de cachaça (Magnifica de Faria)
  • 1,5 cl (0,5 oz) de jus de citron vert
  • 1,5 cl (0,5 oz) de purée de fruit de la passion (de la chair de fruit de la passion)
  • 1,5 cl (0,5 oz) de liqueur de pêche (Monin)
  • 4 traits d’absinthe (Duplais)
  • 2 rondelles de citron vert

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Verser dans un verre à whisky.

Difficulté: *** certains supermarchés vendent de la cachaça, et parfois même de la liqueur de pêche, qui pourrait être remplacée par du sirop de pêche.

Goût: un cocktail estival, frais et fruité mais peu sucré dans lequel la pêche apporte une note inédite.

Hold up

Hold Up

Quand je suis rentrée de vacances, j’avais envie de réaliser un cocktail au rhum mais ne comportant pas les mille ingrédients du tiki. Je me suis baladée sur un de mes sites favoris, Punch, pour trouver des idées et j’ai noté ce Hold up, un cocktail créé par Alex Anderson (Cure, La Nouvelle-Orléans). Elle s’est inspirée d’un cocktail ancien, le Culross Cocktail publié dans le Savoy Cocktail Book mais elle a modifié sa composition en remplaçant la liqueur d’abricots par du pamplemousse.

  • 2,2 cl (0,75 oz) de rhum jamaïcain, de préférence du Hamilton Jamaican Pot Still Gold rum (Rum Nation Jamaïque 8 ans)
  • 2,2 cl (0,75 oz) de Tempus Fugit Kina L’Avion
  • 2,2 cl (0,75 oz) de liqueur de pamplemousse, de préférence Giffard Crème de Pamplemousse Rose (liqueur de pamplemousse maison)
  • 2,2 cl (0,75 oz) de jus de citron
  • 14 gouttes de bitters au céléri (The Bitter Truth)
  • un zeste d’orange pour la garniture

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Verser dans une coupe refroidie. Exprimer le zeste d’orange puis le jeter.

Difficulté: **** un ingrédient plus rare, le Kina de Tempus Fugit, mais tout à fait trouvable dans un magasin spécialisé ou sur le net. Et puis un rhum jamaïcain de qualité et une liqueur fruitée qu’il y a moyen de réaliser soi-même.

Goût: un cocktail citronné et amer à la première gorgée mais qui laisse apparaître des épices, les arômes de banane du rhum apportant une belle rondeur. Bien équilibré et très agréable à boire.

Tongan Rhum Swizzle

Tongan Rhum Swizzle

Le Tongan Rhum Swizzle est une recette de Marie King, mixologue et bar manager des deux enseignes du Tonga Hut (Los Angeles et Palm Springs). Elle est décrite dans Minimalist Tiki:

  • 3 traits de bitters Angostura
  • 2,2 cl (0,75 oz) de jus de citron vert
  • 3 cl (1 oz) de jus de pamplemousse blanc
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop de cannelle (Monin)
  • 0,7 cl (0,25 oz) de pimento dram (The Bitter Truth)
  • 4,5 cl (1,5 oz) de rhum agricole blanc (le livre conseille du J.M. Blanc 50, j’ai utilisé du Bologne à 50°)
  • de la menthe pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un verre collins, compléter avec de la glace pilée et utiliser un bâton lélé ou une cuillère de bar pour bien mélanger. Ajouter encore un peu de glace pilée et plusieurs traits de bitters Angostura (que j’ai oublié). Décorer de quelques brins de menthe.

Difficulté: *** tous les ingrédients se trouvent aisément chez des cavistes ou sur internet. Par contre, il est important d’utiliser du pamplemousse blanc, au goût plus acide et plus marqué que les pamplemousses roses. Ils ne sont pas en vente toute l’année – j’en ai trouvé début octobre dans mon supermarché. Quand ils sont en stock, j’en achète plusieurs – cela conserve plusieurs semaines au frigo. Je comptais également tenter la congélation du jus pour les périodes de disette.

Goût: un cocktail très équilibré mariant la cannelle et le poivre du pimento au côté herbacé du rhum et à l’acidité des agrumes. Une fois de plus, c’est un cocktail dans lequel la cannelle (que je déteste) ne me dérange absolument pas.

Daiquiri d’Ananas Cocktail

Daiquiri d’Ananas Cocktail

Le Daiquiri d’Ananas est un cocktail qui m’a accompagné tout l’été. Je l’ai préparé plusieurs fois parce que je voulais vider diverses bouteilles de rhum agricole blanc exotique (elles ne sont toujours pas vidées aujourd’hui – j’ai bu d’autres choses aussi !). Je l’ai découvert en faisant une recherche sur le site d’Imbibe, toujours pratique pour trouver de nouvelles recettes à partir d’un ingrédient particulier. Il a été créé par Erik Hakkinen qui travaille à Seattle aux Etats-Unis.

  • 4,5 cl (1,5 oz) de rhum agricole blanc (voir plus bas)
  • 2,2 cl (0,75 oz) de Caribbean Pineapple Liqueur de Giffard
  • 2,2 cl (0,75 oz) de jus de citron vert
  • 0,7 cl (0,25 oz) de sirop d’orgeat (Routin 1883)
  • une tranche de citron vert pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un shaker rempli de glaçons et secouer. Filtrer dans une coupe refroidie et décorer d’une rondelle de citron vert.

Difficulté: *** des ingrédients qui s’achètent dans des magasins spécialisés, cavistes ou sur le net.

Goût: un cocktail fruité et sucré au goût d’ananas se mariant avec le côté herbacé du rhum. S’il est trop sucré à votre goût, il suffit d’augmenter très légèrement la quantité de jus de citron vert. Comme je l’ai testé plusieurs fois, j’ai pu expérimenter avec plusieurs rhums agricoles. La Cuvée de l’Océan de Trois Rivières se perd un peu dans le mélange – je pense qu’un rhum agricole de 50° plutôt que 40° se comporterait mieux, comme par exemple un Neisson ou un Bologne. Par contre deux autres rhums « exotiques » ont donné de bons résultats: du Cor Cor à étiquette verte, un rhum agricole d’Okinawa et de l’Issan, de Thaïlande. Malgré leur degré d’alcool tournant autour des 40, ils sont tous deux un goût assez fort et caractéristique qui se marie bien à l’ananas.

Port of Innsmouth

Port of Innsmouth

Je n’ai pas publié de billet ce dernier mois: ma cuisine et mon salon était en travaux et je n’ai pas eu le courage de préparer des cocktails très sophistiqués. De plus, presque tous mes verres étaient dans des cartons. Par contre, je me suis décidée à acheter le livre Minimalist tiki de Matt Pietrek et Carrie Smith malgré les frais de port élevé (et les frais de douane plus ou moins attendus). Et j’ai bien fait ! Je parlerai du livre en lui-même plus longuement par la suite mais voici déjà une recette, le Port of Innsmouth. Créé par Jason Alexander du bar tiki Devil’s Reef de Tacoma (état de Washington), ce cocktail porte le nom d’une cité imaginaire du Massachusetts imaginée par H.P. Lovecraft et qu’il citera dans plusieurs nouvelles.

  • 6 cl (2 oz) de rhum ambré Plantation Original Dark
  • 3 cl (1 oz) de jus de citron vert
  • 1,5 cl (0,5 oz) de curaçao (Pierre Ferrand)
  • 1,5 cl (0,5 oz) de sirop de cannelle (Monin)
  • 1,5 cl (0,5 oz) de « Don’s Spices #2 » ou un mélange moitié-moitié de sirop de vanille (Monin) et de liqueur pimento dram (The Bitter Truth)
  • 2 traits de bitters (Angostura)
  • de la menthe pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons / de la glace pilée et secouer. Verser dans un grand verre ou un mug tiki, ajouter de la glace pilée et décorer avec des brins de menthe.

Difficulté: *** un seul rhum mais bien des sirops spécifiques – des ingrédients de caviste ou à commander sur un site web.

Goût: un cocktail frais et fruité, aux notes épicées, mais légèrement trop sucré au début à mon goût, quand la dilution n’a pas encore eu le temps d’agir.

 

White Witch

White Witch

Ce cocktail est à la base une création de Trader Vic’s qu’il avait publiée dans son Trader Vic’s Bartender’s Guide (l’édition de 1972). La recette a été adaptée par Ezra Star du bar Drink de Boston. Ce dernier a remplacé les glaçons par de la glace pilée et le Cointreau par du curaçao sec et moins sucré. Il omet également le saupoudrage de sucre glace qu’il trouve trop salissant.

La recette se trouve sur le site de Punch:

  • un demi citron vert pressé
  • 0,5 oz (1,5 cl) de curaçao (Pierre Ferrand)
  • 0,5 oz (1,5 cl) de crème de cacao blanche (Monin)
  • 1 oz (3 cl) de rhum jamaïcain blanc overproof (Wray & Nephew)
  • de l’eau pétillante pour compléter
  • décoration: la peau du demi citron vert pressé et de la menthe

Mettre tous les ingrédients (sauf l’eau pétillante) dans un verre collins rempli de glace pilée et touiller avec un bâton lélé (ou swizzle stick). Ajouter l’eau pétillante et décorer du demi citron vert pressé et d’un brin de menthe.

Difficulté: *** des ingrédients de caviste mais souvent utilisés dans les cocktails.

Goût: un cocktail frais, sucré et épicé qui a besoin d’une belle quantité de glace pilée et d’une certaine dilution. Le seul souci, c’est qu’il se boit vraiment facilement mais qu’il est traître avec son rhum à 63°.

Hot to Trot

Hot to trot

Il n’existe que peu de cocktails à la mangue, alors que l’ingrédient est tropical et qu’il pourrait constituer un élément important dans le monde du tiki. Il y a cependant moyen de trouver quelques recettes intéressantes, comme ce Hot to Trot publié par Imbibe. Il s’agit d’un cocktail créé par le Sable Kitchen & Bar de Chicago.

  • 2 oz (6 cl) de cachaça ambrée (cachaça Weber Haus, vieillie en fûts d’amburana)
  • 1/2 oz (1,5 cl) de purée de mangue (remplacée par du jus de mangue)
  • 3/4 oz (2,2 cl)  de jus de citron
  • 1/2 oz (1,5 cl) de Cointreau (Curaçao Pierre Ferrand)
  • une tranche de citron pour décorer

Mettre tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Verser dans un verre (collins) rempli de glaçons et décorer avec une rondelle de citron.

Difficulté: **(*) une cachaça ambrée et vieillie ne se trouve que chez des caviste mais le cocktail fonctionnera, je pense, avec de la cachaça de base. Le reste est facile à trouver.

Goût: le goût a évidemment été fortement influencée par cette cachaça très spéciale, aux arômes du bois tropical amburana, aux notes de cannelle et de rose. C’est un cocktail frais, citronné et orangé mais dans lequel la mangue se perd un peu.