May Day

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Je cherchais des cocktails festifs et j’ai pensé « champagne » ! Sauf que j’ai choisi un cocktail qui fête le début du mois de mai et l’arrivée de l’été. Gros fail donc, sauf que le cocktail est délicieux. Le May Day a été créé par Jane Danger (qui a travaillé au PDT de New York) au printemps 2009 et est renseigné dans le PDT Cocktail Book.

  • 0,5 oz de Plymouth Gin
  • 0,5 oz d’Aperol
  • 0,5 oz de jus de citron pressé
  • 1 cuillère de bar (ou à café) de sirop de sucre
  • 3 jets de bitters à la rhubarbe Fee Brothers (bitters à la rhubarbe maison – j’ai augmenté un peu la quantité)
  • 2 oz de champagne Moët Imperial (mousseux Jacobs Creek)

Mélanger les ingrédients (sauf le champagne) avec des glaçons dans un verre à mélange et verser dans une coupe refroidie. Ajouter les 2 oz de champagne ou mousseux (j’en ai mis un peu plus, ma coupe est vraiment trop grande).

Difficulté: **(*) Je pense que les bitters à la rhubarbe pourraient être remplacés par d’autres, de préférence assez doux et fruités. J’ai choisi du mousseux Jacobs Creek parce qu’il existe en petites bouteilles, ce qui est bien pratique pour faire des cocktails sans devoir boire une bouteille entière.

Goût: le premier goût est sucré, puis légèrement amer pour laisser passer ensuite le goût du champagne. Frais et estival, cousin quelque part du Spritz.

Big Cosmo is Dead

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Le hasard fait bien les choses: en feuilletant le livre de l’Experimental Cocktail Club, j’ai trouvé une recette inspirée par le Cosmopolitan, une recette qui le modernise. Il me manquait juste les bitters à la cerise qui ont complété une commande récente d’alcools. Le Big Cosmo is Dead est servi au Ballroom, un bar à cocktail parisien caché sous un restaurant. Il peut également être servi sous forme de punch.

Voici la recette (j’ai légèrement changé les mesures, suite à un problème de concordance entre onces et millilitres):

  • 10 ml de falernum (Taylor’s Velvet Falernum)
  • 30 ml d’Aperol
  • 30 ml de jus de citron vert pressé
  • 30 ml de vodka Zubrowka (nature, pas bison)
  • 2 jets de cherry bitters (Fee Brothers)

Verser tous les ingrédients dans un shaker rempli de glaçons et secouer jusqu’à refroidissement. Filtrer dans un verre à whisky.

Difficulté: *** Deux ingrédients ne sont pas courants, le falernum et les bitters à la cerise, mais ils y a des recettes pour en fabriquer soi-même. J’utilise en général mon falernum maison mais le fait d’acheter une bouteille m’a permis de comparer le goût (le mien est moins sucré et plus alcoolisé pour des raisons de conservation).

Goût: bien que les ingrédients diffèrent, on retrouve la gamme de goûts du Cosmopolitan, mais en version plus amère. Ce qui plaira sans doute plus à un public qui préfère des cocktails moins sucrés.

Cosmopolitan

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Pourquoi parler du Cosmopolitan, ce cocktail très girly et si populaire dans les années 1990 et 2000 ? Parce qu’une amie me l’a demandé: c’est son cocktail préféré et elle aimerait en connaître l’histoire. Parce qu’il fait partie des premiers cocktails que j’ai bus, puis préparés. Et parce que ses ingrédients se trouvent partout et qu’il est facile à réaliser. En faisant des recherches, j’ai eu la surprise de constater que je n’avais jamais bu un « vrai » cosmo, juste des versions simplifiés: ce n’est pas de la vodka nature qui doit être utilisée mais de la vodka citron.

Pour raconter son histoire, je pourrais remonter aux années 1930 comme le propose wikipedia mais même si la recette est proche, le sirop de framboise n’est pas du jus de cranberry et le gin n’est pas de la vodka. Diverses sources renvoient à des créations dans les années 70 mais ce serait à Cheryl Cook (Strand Restaurant, South Beach, Floride) que reviendrait la paternité (ou plutôt maternité). Elle raconte avoir créé le cocktail en 1985 ou 86, remarquant qu’il était bien vu d’avoir un verre de martini à la main dans son bar. Sauf que beaucoup de clients ne vidaient pas leur verre et elle a donc voulu composer un cocktail qui plairait à plus de monde, combinant de l’Absolut Citron, du triple sec, du Rose’s lime juice (un mélange un peu artificiel à base de jus de lime) et juste assez de jus de cranberry pour que le mélange devienne rose. Et bien que l’Absolut Citron n’ait pas vu le jour avant 1988, il a été testé dans la région de Miami. Bref, cela reste plausible.

Dans les années 1970, il existait une recette proche qui était servie dans les bars gay de San Francisco, à base de vodka, Rose’s lime juice et grenadine. En 1987-88, Toby Cecchini (Manhattan) recrée cette recette qu’il a découvert par l’intermédiaire de Melissa Huffsmith du bar The Odeon (Manhattan), ajustant les proportions et utilisant du Cointreau et de l’Absolut Citron. C’est cette recette qui est devenue le standard international. Dans les années 90, Dale DeGroff, alors barman au Rainbow Rooms de Manhattan, s’empare de la recette et la rend populaire, notamment grâce à l’entremise de Madonna. Dès 1998, le cocktail devient encore plus célèbre, grâce aux filles de Sex and the city.

Je me suis basée sur la recette citée dans The joy of mixology de Gary Regan, un bon recueil de base.

  • 1,5 oz de vodka citron (0,5 oz de vodka infusée – un peu trop longtemps – aux feuilles de kaffir de fabrication maison et le reste de vodka polonaise Zubrowka – nature, pas à l’herbe bison)
  • 1 oz de triple sec (Triple Sec Trois Citrus Merlet)
  • 0,5 oz de jus de citron vert pressé
  • 1 ou 2 jets de jus de cranberry, juste assez pour donner la couleur rose

Verser tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Filtrer dans un verre à martini et garnir d’un quartier de citron vert.

Difficulté: ** La version à la vodka nature est simplissime. La vodka citron est à peine plus difficile à trouver et il y a moyen d’en réaliser soi-même en faisant infuser une semaine le zeste d’un citron dans une bouteille (je n’ai pas testé). Le plus souvent, c’est du Cointreau qui est utilisé, la marque ayant d’ailleurs fait beaucoup de promotion pour ce cocktail.

Goût: la version préparée ci-dessus est déjà un peu moins fade que l’originale à la vodka nature et moins sucrée qu’avec du Cointreau. Les divers éléments ont un peu plus de goût. Le Cosmopolitan est devenu un grand classique, au goût de beaucoup de monde, il ne fait juste pas partie de mes préférés.

Je reviens très vite avec une variante très récente.

The Dorstone

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La préparation des cocktails ne demande pas spécialement beaucoup d’ingrédients. Des combinaisons très simples révèlent souvent des résultats étonnants, juste par le bon choix des ingrédients. Le Dorstone est un cocktail à base de sloe gin ou gin de prunelle, créé par Jason Patz du bar Williams & Graham de Denver (et dont la recette a été publiée dans le magazine américain Imbibe).

  • 2 oz de gin (Bombay Sapphire)
  • 3/4 oz de sloe gin (Hayman’s)
  • 1/4 de dry curaçao (Pierre Ferrand Dry Curaçao)
  • zeste d’orange en garniture

Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange avec des glaçons et remuer pour refroidir. Filtrer dans un verre old fashioned rempli de glaçons et garnir avec un zeste d’orange découpé au-dessus du verre pour que tous les arômes et huiles essentielles s’intègrent dans le cocktail. Dans mon essai, j’ai testé le moule à gros glaçons acheté au Japon.

Difficulté: ** Le sloe gin se trouve chez des cavistes. Le curaçao pourrait être remplacé par du Cointreau mais le goût sera probablement plus sucré.

Goût: excellent et très équilibré, bel accord entre le sloe gin et le curaçao, le genièvre du gin et le rappel de l’orange avec le zeste.