Pourquoi parler du Cosmopolitan, ce cocktail très girly et si populaire dans les années 1990 et 2000 ? Parce qu’une amie me l’a demandé: c’est son cocktail préféré et elle aimerait en connaître l’histoire. Parce qu’il fait partie des premiers cocktails que j’ai bus, puis préparés. Et parce que ses ingrédients se trouvent partout et qu’il est facile à réaliser. En faisant des recherches, j’ai eu la surprise de constater que je n’avais jamais bu un « vrai » cosmo, juste des versions simplifiés: ce n’est pas de la vodka nature qui doit être utilisée mais de la vodka citron.
Pour raconter son histoire, je pourrais remonter aux années 1930 comme le propose wikipedia mais même si la recette est proche, le sirop de framboise n’est pas du jus de cranberry et le gin n’est pas de la vodka. Diverses sources renvoient à des créations dans les années 70 mais ce serait à Cheryl Cook (Strand Restaurant, South Beach, Floride) que reviendrait la paternité (ou plutôt maternité). Elle raconte avoir créé le cocktail en 1985 ou 86, remarquant qu’il était bien vu d’avoir un verre de martini à la main dans son bar. Sauf que beaucoup de clients ne vidaient pas leur verre et elle a donc voulu composer un cocktail qui plairait à plus de monde, combinant de l’Absolut Citron, du triple sec, du Rose’s lime juice (un mélange un peu artificiel à base de jus de lime) et juste assez de jus de cranberry pour que le mélange devienne rose. Et bien que l’Absolut Citron n’ait pas vu le jour avant 1988, il a été testé dans la région de Miami. Bref, cela reste plausible.
Dans les années 1970, il existait une recette proche qui était servie dans les bars gay de San Francisco, à base de vodka, Rose’s lime juice et grenadine. En 1987-88, Toby Cecchini (Manhattan) recrée cette recette qu’il a découvert par l’intermédiaire de Melissa Huffsmith du bar The Odeon (Manhattan), ajustant les proportions et utilisant du Cointreau et de l’Absolut Citron. C’est cette recette qui est devenue le standard international. Dans les années 90, Dale DeGroff, alors barman au Rainbow Rooms de Manhattan, s’empare de la recette et la rend populaire, notamment grâce à l’entremise de Madonna. Dès 1998, le cocktail devient encore plus célèbre, grâce aux filles de Sex and the city.
Je me suis basée sur la recette citée dans The joy of mixology de Gary Regan, un bon recueil de base.
- 1,5 oz de vodka citron (0,5 oz de vodka infusée – un peu trop longtemps – aux feuilles de kaffir de fabrication maison et le reste de vodka polonaise Zubrowka – nature, pas à l’herbe bison)
- 1 oz de triple sec (Triple Sec Trois Citrus Merlet)
- 0,5 oz de jus de citron vert pressé
- 1 ou 2 jets de jus de cranberry, juste assez pour donner la couleur rose
Verser tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Filtrer dans un verre à martini et garnir d’un quartier de citron vert.
Difficulté: ** La version à la vodka nature est simplissime. La vodka citron est à peine plus difficile à trouver et il y a moyen d’en réaliser soi-même en faisant infuser une semaine le zeste d’un citron dans une bouteille (je n’ai pas testé). Le plus souvent, c’est du Cointreau qui est utilisé, la marque ayant d’ailleurs fait beaucoup de promotion pour ce cocktail.
Goût: la version préparée ci-dessus est déjà un peu moins fade que l’originale à la vodka nature et moins sucrée qu’avec du Cointreau. Les divers éléments ont un peu plus de goût. Le Cosmopolitan est devenu un grand classique, au goût de beaucoup de monde, il ne fait juste pas partie de mes préférés.
Je reviens très vite avec une variante très récente.
Ah, les souvenirs de marathons dvd de Sex & The City en sirotant nos premiers cosmos… A l’époque je les faisais assez sucré: je crois que si je regoûtais aujourd’hui je trouverais ça trop sucré, comme quoi les goûts évoluent 😉
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Oui, mes goûts ont aussi évolué, je n’aimais pas les cocktails amers à l’époque, par exemple.
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Ahaaaa, mais voilà ce que je vais pouvoir tenter avec mon infusion vodka-kéfir-citronelle! Pour le moment, je la déguste nature (elle à un surprenant arrière goût de… litchi!!!), ou en vodka-tonic.
P5roblème, pour faire un « vrai »cosmo, je n’ai pas de cranberry (mais ça se trouve facillement en magasin), ni de triple-sec (et ça c’est plus problématique!).
Tiens, dans la série « Zéphine fait des expériences », j’ai aussi fait infuser des feuilles de menthe poivrée dans de la vodka…
Seu;l c’est pas terrible, ça goutte un peu le désinfectant toilette (enfin, je dis ça mais j’ai jamais goûté!).
Une idée d’utilisation ou de cocktails avec de l’alcool de menthe (j’imagine que c’est assez différent d’une liqueur de menthe)
(Ce qui me fait penser à une autre question pour ton blog: c’est quoi la différence entre alcool, liqueur, et spiritueux? D’instinct, j’aurai misé sur le taux de sucre et/ou la méthode de fabrication, mais je serai curiseuse d’en lire plus là dessus)
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C’est difficile de trouver du triple sec en Nouvelle-Zélande ? ou juste très cher ?
Quand on utilise des herbes aromatique dans de l’alcool, c’est toujours compliqué. J’ai lu qu’il ne fallait pas les laisser trop longtemps. Si tu veux l’utiliser en cocktail, je te conseille de l’aborder comme un bitter et de mettre quelques gouttes. Je ne connais pas vraiment de recettes.
Alcool est le terme générique. Une boisson spiritueuse est une boisson alcoolisée obtenue par distillation (merci wikipedia) et une liqueur est une boisson spiritueuse contenant au minimum 100g de sucre par litre (re-merci wikipedia).
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Une légende que je viens de tester.
Cela a beau être un cocktail de filles, je le trouve plutôt fort, même si je sais que je ne tiens pas l’alcool.
En tous cas, c’est assez bon.
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C’est en effet assez fort, il faut le boire lentement 😉
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