Colonial

Colonial

Dans les années 1930, alors que les Etats-Unis s’enthousiasmaient pour le daiquiri, les Cubains revisitaient les recettes américaines. Le Vermouth Cocktail, jugé trop simple (un mélange de vermouth et de bitters), est complexifié et devient le Colonial grâce à l’ajout de picon, de curaçao et d’un brin de menthe.

J’ai trouvé la recette dans El gran libro del vermout de François Monti:

  • 6 cl de vermouth doux rouge (Lacuesta)
  • 1 cl de Picon (Amer Picon)
  • 0,5 cl de curaçao (Cointreau)
  • 0,5 cl de sirop de sucre
  • 1 trait de bitters Angostura
  • un brin de menthe pour la décoration de même qu’un zeste de citron

Verser tous les ingrédients dans un shaker avec des glaçons et secouer. Verser dans un verre et décorer avec un brin de menthe et un zeste de citron.

Difficulté: *(*) tous les ingrédients se trouvent en supermarché mais l’Amer Picon ne fait pas partie des ingrédients les plus utilisés en cocktail. A moins que vous n’aimiez le Picon-vin blanc ou le Picon-bière. Le vermouth Lacuesta est d’origine espagnole et je l’ai choisi tout simplement parce que la bouteille est ouverte pour le moment (et conservée au frigo pour retarder l’oxydation).

Goût: ce cocktail très léger (idéal pour les jours où on préfère ne pas boire trop d’alcool) est une bonne manière d’améliorer un vermouth, en lui donnant de nouvelles dimensions, notamment un peu plus d’amertume et une note orangée.

 

Vermouth Cocktail

Vermouth Cocktail

Quoi de plus simple qu’un Vermouth Cocktail ? Du vermouth, des bitters, un zeste de citron, parfois un peu de liqueur de marasquin. Ce cocktail fait partie des plus anciens de l’histoire: il est né dans la seconde moitié du 19e siècle quand le vermouth a été introduit aux Etats-Unis. Une première recette est publiée en 1869 dans le Haney’s Steward & Barkeeper’s Manuel . Elle est très simple: du vermouth refroidi et un zeste de citron.

François Monti propose trois autres recettes dans son livre El gran libro del vermut. Celle de 1884 combine 4,5 cl de vermouth sec avec trois traits de bitters Angostura et une demie cuillère à soupe de sirop de sucre. Une autre recette de 1887 propose 6 cl de vermouth rouge combinés avec deux traits de bitters Boker et une demie cuillère à soupe de sirop de sucre, le tout aromatisé avec une rondelle de citron. Enfin, une autre recette de 1887 nommée Fancy Vermouth Cocktail remplace le sirop de sucre par une demie cuillère à soupe de liqueur de marasquin.

Dans l’exécution de ce cocktail, il faut éviter la dilution à cause des glaçons. Une bonne manière de l’éviter est de garder son vermouth au frais, ce qui est d’ailleurs recommandé pour éviter son oxydation. Le vermouth est en effet un alcool qui ne conserve pas longtemps (ce qui peut-être assez ennuyeux quand on désire en goûter plusieurs à la fois à la maison et que frigo est en partie envahi par ces différents vermouths). L’utilisation du bitter préconisée dans des recettes plus tardives n’est pas toujours nécessaire – tout dépend du produit de base – et il est possible de jouer avec ceux-ci pour trouver la bonne combinaison. Quant au sucre, il n’est pas vraiment nécessaire.

J’ai utilisé pour l’occasion le Biercée Vermouth (17 %), le nouvel apéritif créé par la Distillerie de Biercée. Elaboré à base de Pinot blanc et d’une belle couleur ambrée, il combine diverses plantes et herbes aromatiques. La lavande, l’aspérule et l’hysope apportent une touche florale, suivie d’épices, coriandre, racine d’angélique, cardamome et molène (une plante typique de nos contrées). En note finale, ce sont la camomille, l’amande et le cacao qui dominent tandis que l’amertume est apportée par la gentiane.

Ma recette est une combinaison de celles proposées dans El gran libro del vermut et Imbibe:

  • 6 cl de vermouth (Biercée Vermouth)
  • 2 traits de bitters Angostura
  • un zeste de citron

La version compliquée demande de refroidir le vermouth dans un verre à mélange avec des glaçons et le bitter puis de le filtrer dans un verre. La version simple utilise un vermouth déjà refroidi au frigo qui est simplement versé sur les quelques gouttes de bitter. Le zeste de citron est coupé au-dessus du verre pour que son essence parfume la boisson, puis posé joliment sur le bord ou dans le verre pour décorer.

Difficulté: * N’importe quel vermouth peut être utilisé mais pour un meilleur goût, évitez les premiers prix.

Goût: ce cocktail laisse toute la place au vermouth – de l’amertume, des épices – mais le bitter et le zeste de citron ajoutent une certaine ampleur aux saveurs. Jouez avec les vermouths et les bitters différents pour créer la combinaison qui vous plaît le plus !

Le Biercée Vermouth est disponible chez les cavistes au prix conseillé de 15,90 € (75 cl). Cette bouteille m’a été offerte par la distillerie.

Rhum Dandy Shim

Rhum Dandy Shim
En cherchant une autre recette pour tester le Belmouth, le nouveau vermouth de Delhaize, de la Distillerie de Biercée et du Domaine du Ry d’Argent, je me suis tournée vers le livre de François Monti, El gran libro del vermut que je me suis procuré lors de mon dernier séjour en Espagne. Il regorge de recettes à base de vermouth – évidemment – des classiques mais surtout des créations contemporaines. Mon espagnol est limité mais suffisant pour traduire les recettes. Le Rhum Dandy Shim est une version plus légère du Rhum Dandy et a été conçu par Craig Lane en 2010 au Bar Agricole à San Francisco.

  • 3 cl de vermouth rouge (Belmouth)
  • 1,5 cl de rhum agricole blanc (Clément Canne Bleue)
  • 1,5 cl de jus de citron vert
  • 1 cuillère à café de sirop de sucre (de canne)
  • 2 traits d’absinthe (Duplais)

Ce cocktail se prépare directement dans un verre old fashioned: verser tous les ingrédients et mélanger avec de la glace pilée. Compléter avec encore plus de glace pour atteindre le bord du verre et zester un peu de citron vert sur le dessus.

Difficulté: ** tous ces ingrédients se trouvent assez facilement en supermarché et l’absinthe pourrait être remplacée par du pastis (il ne s’agit que de quelques gouttes)

Goût: un cocktail qui m’a étonnée ! Le goût est assez étrange, dans le sens positif du terme: amer, épicé et herbacé (la conjonction de l’absinthe et du rhum agricole) mais aussi présence des agrumes. Le côté pain d’épices du Belmouth est en retrait et ce sont plutôt les fruits rouges du vin rosé (qui est sa base) qui prédominent. Un cocktail qui met  en avant d’autres nuances du Belmouth par rapport au Corpse Reviver #1. Il a un côté estival mais fonctionne bien en hiver et a l’avantage de ne pas comporter beaucoup d’alcool, une nouvelle tendance dans le monde des cocktails.